Au camp des sinistrés de Toukra, plus de 1000 enfants ne partaient pas à l’école mais l’école est finalement venue à eux, grâce à une ONG nationale.  Focus sur cette école qui ressemble à une école de deuxième chance.

C’est une école spéciale qui répond à une situation d’urgence imposée par l’inondation qui a frappé la commune du 9e arrondissement faisant des milliers des déplacés. Ces déplacés parmi lesquels il y a des enfants qui voient leur éducation perturbée, parce qu’ils sont désormais loin de leurs écoles ou tout simplement parce que leurs écoles sont dans l’eau.

Douze salles de classe de fortune, des nattes et des toilettes, c’est l’image qu’on peut avoir du centre d’apprentissage des enfants sinistrés, installé au camp des sinistrés de Toukra.  Cette école ou du moins ce centre d’apprentissage qui a vu le jour grâce à la TECHNIDEV, aide plus de 1250 enfants à poursuivre leur scolarité. Et « le nombre ne fait qu’augmenter chaque jour », nous confie Neuzilka Patience N’Guieba, directeur dudit centre.

« Ici j’apprends les mêmes choses que dans mon ancienne école. Quand on ne comprend pas quelque chose, l’enseignant prend le temps pour mieux nous expliquer », commente Herman, 12 ans, élève en classe de CM2.

En face de la classe de Herman, madame Koyabé, enseignante de formation, tient une classe de CE2. Face à ses élèves assis sur deux nattes de trois places, elle dispense un cours d’histoire, dans une ambiance véritablement scolaire.

« Vous êtes ici pour apprendre et l’école que vous êtes en train de faire, c’est la même que vos amis sont en train de faire au quartier donc soyez attentifs », crie-t-elle dans sa blouse blanche en tenant une chicotte en main. « Au début c’était pire mais maintenant les enfants commencent à prendre conscience et à s’intéresser », nous raconte-t-elle.

image Technidev

Dans ce centre, les activités d’enseignement-apprentissage se déroulent sans incident majeur, mais le directeur Neuzilka Patience N’Guieba, déplore quelques manquements dont l’insuffisance des matériels didactiques.

Cette insuffisance des matériels didactiques est un problème qui rend la tâche pénible à Adogsouma Gilbert, enseignant en classe de CM2, qui est obligé de copier une page de livre de lecture au tableau, tous les jours, « parce qu’il n’y a pas de livres de lecture pour les élèves », explique-t-il.

Pour remédier à ce problème, Neuzilka Patience N’Guieba, lance un appel aux ONG œuvrant dans le domaine de l’éducation d’appuyer le centre avec des livres mais aussi des table-bancs, car actuellement, c’est seulement les élèves de CM2 qui ont le privilège de suivre les cours en étant confortablement assis.