La Maison de la Femme du Tchad dispose d’un centre multifonctionnel pour lutter contre les Violences basées sur le genre (VBG). Pour l’année 2022, au total 221 cas de violences ont été enregistrés.

Le centre qui est situé au quartier N’Djari a pour objectif d’accueillir les victimes des VBG, les écouter, leur redonner la confiance et assurer leur suivi.

Il y a plusieurs types de Violences basées sur le Genre (VBG) que le centre traite. Il s’agit entre autres, des violences sexuelles, psychologiques, sévices corporels, mariages précoces ou forcés, les mutilations génitales féminines.

Selon la directrice de ce centre multifonctionnel, Marina Ndormadingar, 221 cas de violences de toutes formes sont enregistrés pour l’année. Les cas les plus fréquents sont :

  • les dénis de ressources et d’opportunités (la charge de la famille repose sur la femme, les revenus de son travail sont gérés par le mari, confiscation des biens de la femme, la femme est empêchée de bénéficier des opportunités d’étude et de travail, d’accéder aux services essentiels de base); les mariages forcés ou précoces ;
  • Les violences psychologiques ;
  • Agressions physiques ;
  • Viol.

En ce qui concerne la fréquentation au centre d’écoute pour la prise en charge, la directrice souligne que grâce à la sensibilisation répétée sur le sujet, la population est entrain de prendre conscience petit à petit. « La statistique de dénonciation s’accroit donc on peut dire qu’il y a un progrès mais un grand effort reste encore à faire vue le nombre de la population tchadienne. Nous allons toujours continuer avec la sensibilisation pour réduire les causes qui sont les pesanteurs socio culturels, la coutume, la religion, la culture ».

Le centre d’écoute a des difficultés pour l’exécution de ses activités.  Il s’agit de l’insuffisance de connaissances sur les violences basées sur le genre et sur les textes juridiques par la population ; la non application des lois sur les violences basées sur le genre ; l’impunité des auteurs de violences ; la lenteur dans la procédure judiciaire ;  l’insuffisance de moyens financiers limitant le bon  fonctionnement des activités.

Pour pallier à ces difficultés, elle suggère ce qui suit :

  • Accentuer la sensibilisation et vulgariser les textes juridiques et lois sur la lutte contre les violences basées sur le genre ;
  • Revoir en hausse le montant alloué pour le fonctionnement du centre ;
  • Doter le centre d’un moyen roulant à 4 roues pour permettre l’accompagnement et le suivi des dossiers des survivant (e)s ;
  • Doter le centre en matériels de travail ;
  • Doter le centre en produits pour les premiers soins et du matériel nécessaire pour l’insertion des implants ;
  • Renforcer les capacités techniques du personnel ;
  • Former les victimes/survivantes des violences basées sur le genre en Activités Génératrices de Revenus (AGR) et procéder à la ré-scolarisation des victimes/survivantes qui ont l’age de regagner les bancs de l’école, …