Par un point de presse organisé ce jour à N’Djamena, le Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP) propose au gouvernement et les partenaires du Tchad, le ‘’plan du 29 mars’’.
Les quatre ‘’grands points’’ de ce plan ont été rendus publics par le porte-parole du Groupe, Max Kemkoye. Dans le 1er grand point relatif ‘’aux préalables’’, il faut, propose-t-il, mettre en place un cadre de discussions bipartisan de haut niveau ; désigner d’accord partie un facilitateur objectif ; mettre en route en urgence les mesures d’apaisement (libération de tous les prisonniers d’opinion et des évènements du 20 octobre, faire la lumière sur les disparitions et des cas de mort, la libération de l’espace politique et démocratique, le retour des exilés politiques, etc).
S’agissant du deuxième point sur ‘’les nécessités des discussions’’, le Groupe appelle au désarmement, à la démobilisation et à la réinsertion (DDR), prévu par l’acccord de Doha ; la réforme profonde de l’armée ; les garanties de l’alternance dont l’inegibilité des autorités de transition, la neutralité de l’administration publique, des chefferies traditionnelles et la démilitarisation de l’administration territoriale ; la mise en place d’une constituante pour l’élaboration de l’avant-projet de constitution adossé à la forme de l’Etat choisie après un référendum d’initiative populaire; l’organisation d’un référendum constitutionnel pour l’adoption de la nouvelle constitution ; la définition des mécanismes ainsi que la période de transition nécessaire à la mise en œuvre de toutes les étapes d’institution du nouvel État (audit de la transition et de la gestion pétrolière, mécanisme de justice sociale et d’égalité des citoyens; mécanisme de justice, réconciliation et réparation (JRR), indépendance et fonctionnement des institutions et de l’organe de gestion des élections).
Le troisième grand point intitulé ‘’ les correctifs à apporter’’ vise à instituer un ‘’gouvernement de mission’’ ; mettre un Conseil national de transition (CNT) de ‘’consolidation non clientéliste et à la solde ‘’, composé de personnes ‘’éclairées ‘’ou d’expérience ; changer la Commission nationale chargée de l’organisation du référendum constitutionnel dans sa composition, missions et fonctionnement ; faire du Cadre national de concertation des partis politiques un organe informel de consultation sur des questions d’intérêt national et dépourvu de coordination ; dissoudre les organes de pilotage et suivi de la mise en oeuvre des résolutions du dialogue et mettre en place un organe unique.
Enfin, dans le quatrième point, ‘’conditions de concorde politique’’, le GCAP estime qu’il convient de geler tous les projets en cours relatifs à l’avant-projet de constitution, le code électoral, la cartographie administrative et électorale ; organiser des rounds de discussions séparées puis globales, exclusivement politiques dans un cadre court entre les dirigeants de la transition et ses alliés, les partis de l’opposition et les mouvements armés non signataires de l’accord de Doha ; envoyer une mission spéciale des Nations unies pour le Tchad aux côtés des autres partenaires traditionnels du pays ; mettre en œuvre un mécanisme de suivi de l’accord global ; instituer un mécanisme de certification des résultats des élections référendaires et des premières élections post transition ; rechercher et obtenir après global, l’appui technique, matériel, et financier pour la mise en œuvre de l’ensemble du processus ; confier à la société civile le suivi et la veille de l’accord.
Le GCAP est composé de 14 partis politiques. Il a pour objectif d’’’empêcher’’ la mise en place d’une ‘’quelconque dynastie’’; d’œuvrer, ‘’quoi qu’il en coûte’’, à un retour à l’ordre constitutionnel apaisé, inclusif et transparent. “En tant qu’opposition responsable, nous pensons qu’une telle offre politique dans un tel contexte ne peut réussir que s’il y a, au-delà des principaux protagonistes, l’adhésion des populations, des organisations de la société civile de la société et de la communauté internationale”, appelle le GCAP.