Plus de 950 migrants et ressortissants tchadiens déplacés par les conflits intercommunautaires autour de deux sites miniers près de la frontière libyenne ont besoin d’une aide d’urgence. 1,2 millions de dollars US est le montant dont l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) au Tchad en a besoin pour satisfaire cette demande.  

L’Organisation prévoit que davantage de personnes fuiront l’instabilité actuelle, avec une estimation pour les prochains jours de 1 200 autres personnes, qui devraient se rendre dans le sud de Zouarke à Faya-Largeau. Selon les informations rapportées par les autorités locales, de récents affrontements ont fait au moins 30 morts et 400 blessés.

L’OIM est l’une des rares organisations présentes à Faya-Largeau. Elle propose des programmes de stabilisation communautaire et un soutien médical et psychosocial aux migrants dans la ville d’environ 20 000 habitants, qui servait traditionnellement de plaque tournante pour les ressortissants tchadiens et les commerçants africains effectuant la transition pour le commerce ou sur des routes de migration circulaires reliant le Tchad, le Niger, le Soudan et la Libye. 

La communauté manque de ressources suffisantes pour répondre aux besoins humanitaires des migrants récemment déplacés.  

Les responsables de l’OIM ont déclaré qu’un financement d’urgence permettrait à l’OIM de fournir des évaluations de l’état de santé, d’aider les migrants bloqués et les Tchadiens déplacés à rentrer volontairement dans leurs communautés ou leurs pays d’origine, ainsi que d’aider les autorités à faire face à la situation d’urgence. 

«Les migrants ont été surpris par le conflit et se sont enfui sans même prendre une couverture ou de l’argent pour payer leur transport de retour», a déclaré Daoud Hamat Bechir, gouverneur de la province de Borkou, cité par le site reliefweb

Le Tchad est un pays de transit clé sur la route centrale de la Méditerranée en direction nord, ainsi qu’un pays de destination pour de nombreux travailleurs migrants. Depuis 2012, des travailleurs migrants du Burkina Faso, du Cameroun, de la République centrafricaine, d’Éthiopie, du Nigeria, du Niger, du Sénégal et du Soudan, entre autres, ont été attirés par les zones d’extraction de l’or dans le nord du Tibesti. 

Durant toute l’année 2018, l’OIM a aidé 120 migrants vulnérables cherchant à rentrer volontairement dans leur pays d’origine. L’OIM exploite trois points de surveillance du flux (FMP) pour suivre les tendances en matière de déplacement et de migration dans le nord du Tchad. En novembre 2018, 571 personnes en moyenne ont transité par les points de surveillance des flux de l’OIM à Faya-Largeau et Kalait. 

Depuis le 27 décembre 2018, les mouvements sont toutefois limités. Les autorités estiment que 1 800 personnes – migrants, tchadiens – qui ont fui pour chercher une protection sont actuellement bloquées à Miski ou aux alentours, ainsi qu’entre Guizindi, Houm et Wour. 

En outre, l’OIM au Tchad aide le gouvernement à élaborer des politiques et des réponses programmatiques informées et adaptées aux défis de la migration, à la gestion des frontières, à l’engagement de la diaspora et aux initiatives de lutte contre la traite. Pendant des années, les activités de base de l’OIM au Tchad ont été axées sur la stabilisation de la communauté et le soutien d’urgence aux personnes déplacées et rapatriées. 

Les opérations de l’OIM sont rendues possibles grâce au soutien de la République fédérale d’Allemagne, du Fonds fiduciaire de l’Union européenne, du Fonds d’assistance globale de l’OIM et du Fonds d’assistance humanitaire de l’OIM aux migrants bloqués.