Quelques représentants de la communauté Marba de N’Djamena ont tenu, ce vendredi 28 mars 2025, un point de presse pour dénoncer la spoliation des terres dans les cantons Tchiré, Kakrao, Damndou et Dadji, situés dans la sous-préfecture de Baktchoro, province de la Tandjilé.
Selon Josué Alleva Zlama, porte-parole de la communauté Marba, une visite de façade aurait été organisée le 6 mars 2025 par un groupe d’individus dans ces cantons, dans le but d’implanter une usine sucrière et d’exploiter un vaste espace destiné à la culture de la canne à sucre et du riz par la société “Mante Group”.
Josué Alleva Zlama déclare que, paradoxalement, le contrat a été signé dès le 20 janvier 2025, sans véritable consultation inclusive, ni étude préalable, ni sensibilisation des paysans. Ce projet prévoit la prise des terres agricoles, cultivables et habitées par la population, sans tenir compte des réalités locales. Il affirme que cette pratique viole la loi n°024 du 22 juillet 1967 sur le régime de la propriété foncière et les droits coutumiers au Tchad.
Il souligne que ce projet menace de spoliation environ 30 014 hectares de terres agricoles, ce qui compromettrait les moyens de subsistance de milliers de familles paysannes. Cela entraînerait, selon lui, une aggravation de la pauvreté, un accroissement de l’exode rural, des conflits communautaires potentiels et une insécurité alimentaire.
Le porte-parole dénonce également le fait que le contrat de bail emphytéotique passé entre l’État tchadien et la société Mante Group prévoit la possibilité de céder d’autres terres à l’entreprise. Cela laisse présager une spoliation sans précédent. Il rappelle que ces espaces sont occupés, habités et valorisés depuis des temps immémoriaux par leurs ancêtres et ajoute qu’en procédant ainsi, on efface l’histoire en rasant les tombes de leurs aïeux, ce qu’il qualifie d’insulte intolérable et de mépris inadmissible.
Face à cette situation, la communauté Marba demande l’annulation immédiate du projet, l’organisation de consultations inclusives avec les populations locales et l’intervention des autorités pour veiller au respect des droits des communautés de la Tandjilé.
En conclusion, Josué Alleva Zlama a lancé un appel aux hautes autorités pour qu’elles protègent les droits de la population locale et préservent leurs terres ancestrales.