Les magistrats du Tchad, après leur grève enclenchée depuis le 9 septembre dernier, et après moult tractation, bras-de-fer avec le gouvernement, suspendent ladite grève jusqu’au 31 janvier 2023.

Il ne fait aucun doute que la grève enclenchée depuis le 9 septembre dernier par les magistrats ait un lourd tribut sur le fonctionnement de la justice tchadienne. A l’origine, l’inégalité dans le traitement des magistrats de la justice civile et militaire. Ces derniers ont, selon le décret du président de transition, le triple des salaires et autres avantages des magistrats civils les obligeant à monter au créneau pour demander un traitement équitable.

Ce lundi, après leur rencontre avec le Premier ministre de transition la veille, les magistrats ont organisé une assemblée générale, au cours de laquelle, ils ont discuté avec la base, des points de suggestions faites par le gouvernement. Si certains sont pour la poursuite de la grève disant connaître les intentions du gouvernement, la majorité a opté pour suspendre la grève afin de prendre le moment venu, le gouvernement au mot s’il ne prendra pas en considération les propositions qu’il a faites lors de la rencontre avec les représentants des deux syndicats des magistrats.

Considérant la situation du pays, le protocole d’accord entre les deux syndicats des magistrats et le gouvernement prévoit, au titre de 50% d’indemnité, le gouvernement s’engage à accorder 35% dès janvier 2023 et les 15% feront l’objet d’un rééchelonnement à convenir de commun accord.

Au titre de la revalorisation des points d’indice, une commission composée des ministères de la Justice, de la Fonction publique et des Finances, du comité national du dialogue social (CNDS) et des deux syndicats des magistrats est mise sur pied afin de proposer la faisabilité de ce qui a été décidé dans les meilleurs délai. « De mon avis personnel, j’étais pour la reprise car en matière de la lutte syndicale, il n’y a pas de vainqueur et de vaincu. Après deux mois de grève, le gouvernement a perçu les biens fondés de nos revendications et a fait des propositions qui ont soumises à la base aujourd’hui. De ces propositions, il faut attendre prendre le gouvernement au mot le venu », explique Bruno Mahouli, actuel Procureur général de la Cour d’appel d’Abéché.