Le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, HCR a organisé un atelier de planification stratégique 2019 pour les réfugiés vivant au Tchad. Les travaux ont été ouverts par le secrétaire général du ministère de l’Administration du Territoire, de la Sécurité Publique et de la Gouvernance Locale, Tahir Oloy Hassan le lundi 26 mars 2018.

Au 28 février 2018, le Tchad compte 438.695 réfugiés repartis en 4 grands groupes à savoir : les Soudanais à l’est, les Centrafricains au sud, les Nigérians aux Lacs et les Urbains à N’Djamena et ses environs. La protection et l’assistance de ces réfugiés « se déroulent dans un contexte très complexe avec une baisse continuelle des ressources, la résurgence des nouvelles crises surtout pour les Centrafricains et des limites dans  les perspectives de solutions durables », a relevé le Représentant du HCR au Tchad, M. Michel Mbili Ambaoumba. A cela s’ajoute la question des mouvements migratoires mixtes ainsi que près de 100.000 personnes à risque d’apatridie.

Pour M. Michel Mbili Ambaoumba, dans un tel contexte et avec les hypothèses qui ne rassurent pas quant à la sécurité dans les zones d’origine des réfugiés nigérians et centrafricains, il y a l’obligation, pour le HCR en 2019, de revoir ses stratégies, de prioriser ses activités et de renforcer sa collaboration avec le Gouvernement tchadien. Cela va de même pour les institutions  et les agences sœurs du système des Nations-Unies ainsi que les institutions internationales conformément aux orientations, plans de travail et à la stratégie du HCR Pluriannuelle et Multipartenaire de protection et de recherche de solutions durables.

« Nos chantiers les plus importants sont entre autres : le rapatriement des Soudanais qui exprimeront leur désir de rentrer. Aussi, il y a la poursuite du rapatriement des réfugiés tchadiens au Soudan ; la réponse à l’urgence du Sud ; le développement des activités d’autonomisation pour les Nigérians tout en luttant contre les risques de radicalisation ; la disponibilité d’une loi d’asile ; l’inclusion socio-économique progressive des réfugiés à travers une documentation adéquate ; l’accès aux terres et aux professions libérales,  l’intégration des services sociaux de base des camps dans les structures et stratégies nationales », a informé le Représentant du HCR au Tchad. C’est en substance qui ressort de tout le travail en amont dans le cadre de la préparation du plan d’opération 2019 pour le Tchad.

Selon le secrétaire général du ministère de l’Administration du Territoire, de la Sécurité Publique et de la Gouvernance Locale, Tahir Oloy Hassan « tout en préservant la Paix et la sécurité sur notre territoire tant pour nous-mêmes que pour les réfugiés que nous avons accueillis, nous estimons que nous devons converger nos efforts vers une vision stratégique et collaborer avec d’autres partenaires pour relever les défis qui se présentent à nous ». Pour ce faire, le Tchad reste disposé à accueillir les personnes en quête d’asile, faciliter l’autonomisation et l’inclusion socio-économique  des réfugiés et faciliter le rapatriement de ceux qui manifestent le désir, a précisé M. Tahir Oloy Hassan.

L’organisation de cet atelier intervient dans un contexte où le HCR est désormais amener à lier l’humanitaire au développement tout en prenant en compte les réfugiés et les populations locales. Cet atelier a permis d’établir un partenariat très inclusif entre le HCR, les agences du Système des Nations Unies, les bailleurs et l’Etat Tchadien. Les besoins sociaux de base restent un gap à combler pour répondre aux attentes des populations sous mandats du HCR. Il est bien indubitablement question des défis liés à l’éducation, la santé, la malnutrition et l’accès à l’eau potable. En plus de tout cela, cet atelier a permis de relever le défi lié à l’autonomisation des réfugiés en perspective des solutions durables.