FOOTBALL – A défaut d’un sélectionneur national titulaire, les Sao héritent d’Amam Adoum Tounia. Sur les traces de cet homme qui tient les commandes de l’équipe nationale en l’absence d’un entraineur national titulaire.

« Allez! allez! », harangue Amam Adoum Tounia d’un ton ferme ses joueurs. Cette séance d’entrainement, il la dirige encore seul. Depuis le départ hâtif d’Emmanuel Tregoat, le 5 octobre dernier, l’ancien gardien de Renaissance football club (RFC) se retrouve aux commandes de l’équipe nationale. Sa mission principale : tenir les Sao en jambes jusqu’au recrutement d’un entraineur national.  

Le 24 octobre,  le ministère des sports a lancé un appel à candidature. Objectif : recruter un sélectionneur national tchadien pour assurer l’intérim du technicien français, Emmanuel Tregoat, limogé au début du mois. Djimtan Yatamadji a été ainsi retenu. Mais le coach de Foullah n’a pas encore pris services.  C’est pourquoi l’intérimaire adjoint Amam Adoum Tounia hérite provisoirement des Sao.

Amam Adoum Tounia a renoncé à sa carrière de footballeur sous les couleurs du club de la mairie de N’Djamena. Après son dernier match, il s’est éloigné de la pelouse et ne la refoule qu’avec la casquette d’entraineur.  En 2006, le natif de la province du Moyen-Chari, s’assoit sur le banc de Rfc comme entraineur adjoint des gardiens.

Novice, il commence à apprendre. Quatre ans lui ont suffi pour glaner deux titres de champion du Tchad et de la coupe de la Ligue. Le fils de Tounia s’affute avec ses participations aux tours préliminaires de la Coupe des clubs champions et se perfectionne à travers ses multiples formations.   La même année, l’ancien portier des Sao prend place sur le banc de l’équipe nationale. Cette fois-ci, il enfile ses gants pour être coach assistant des gardiens.  

Le quadragénaire  passe à la vitesse supérieure en 2011. Il est promu coach principal du club Elect-Sport. Avec les Jaunes et Noirs, Aman connait un passage à vide. Aussitôt, il est destitué  et regagne la grande famille Rfc. Il redresse le club en difficulté et remporte le trophée de la Ligue de football de N’Djamena. Sa fierté ne fut pas aussi énorme que quand il remporte la coupe de la CEMAC en Guinée Equatoriale avec les Sao en 2015.  

2019. Le Tchad revient d’une suspension de quatre ans.  Emmanuel Tregoat est muté. L’équipe nationale est orpheline d’un sélectionneur national. Un appel à candidature est lancé.  Amam Adoum Tounia prend ses responsabilités et postule. S’il est retenu, il conduira les Sao locaux au CHAN ( Championnat d’Afrique des nations, une compétition réservée aux joueurs évoluant sur le continent). Finalement, c’est  Djimtan Yamtamadji qui est retenu. Dans l’ombre de ce dernier, il s’impose et ne hausse pas le ton. Leur aventure prend vite fin. Les Sao sont éliminés au premier tour.  Djimtan Yamtamadji est remercié.

L’eau a coulé sous le pont entre le Tchad et Emmanuel Tregoat. Il est rappelé à son poste. Le technicien français, fait d’Aman son adjoint incontestable. Les deux hommes préparent une double confrontation amicale au Niger. Soudainement, l’affaire Bakhit Djibrine d’ébruite. Emmanuel Tregoat est pointé du doigt  et renvoyé.

Le titulaire de la licence A Caf, Aman conduit l’équipe nationale à Niamey. Seul capitaine à bord, il réalise une défaite et un match nul.  Ces résultats ne le confortent pas à la tête des Sao.  De retour à N’Djamena, un appel à candidature est lancé et il est pressenti pour prendre les rênes des Sao. Mais une fois de plus, Djimtan Yamtamadji lui est préféré.