En vue des éliminatoires du Chan 2020, la Fédération tchadienne de football association (FTFA) a fait appel au technicien Djimtan Yamtamadji. Rencontre avec le nouvel sélectionneur des Sao.  

Un énorme cadre photo accroché au mur à l’entrée des bureaux tape à l’œil dans la cour de la Fédération tchadienne de football association (FTFA). Il s’agit d’un portrait qu’illustre parfaitement le sacre des Sao à la Coupe de la Cemac en Guinée équatoriale, en 2015.

Ici, quatre ans après ce triomphe, l’envie de remporter d’autres trophées renaît. Et pour y parvenir, le bureau exécutif de la FTBA a sorti des tiroirs un projet ambitieux : qualifier les Sao à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations 2021. Mais, pour l’heure, la priorité est le Championnat d’Afrique des nations (Chan) 2020, réservé aux joueurs locaux.

Il n’y a rien qui m’effraie.

Djimtan Yamtamadji, nouveau sélectionneur des Sao

Djimtan Yamtamadji, soixantaine, a été recruté pour conduire cette mission périlleuse. Le technicien tchadien est confiant. “Il n’y a rien qui m’effraie. C’est le moment de montrer ce que je sais faire”, nous assure-t-il de sa voie très détendue.

Le pari de Djimtan Yamtamadji

Cet ancien gardien de but de Renaissance FC de N’Djamena (1986) se doit de franchir le cap des éliminatoires du Chan, comme l’exige son cahier de charge. Le nouvel entraineur des Sao dit compter sur des joueurs évoluant en Afrique pour relever le défi. “Je veux mettre de la cohésion dans l’équipe et on verra bien ce que cela donnera sur le terrain”, confie Djimtan Yamtamadji.

Le pari s’annonce tout de même compliqué pour le natif de la province du Moyen Chari. Il dispose désormais de moins de deux mois pour mettre son équipe sur pied. Avant d’aller défier les Fauves de la RCA à Bangui, le 26 juillet. Dans la capitale centrafricaine, ce sera sa toute première au pied du mur comme coach des Sao. Lui qui a été plusieurs fois sélectionneur adjoint de l’équipe nationale de football senior (1996, 2003 et 2008).

Après ce match aller, il est possible que Djimtan Yamtamadji s’offre des retrouvailles avec ses anciens coéquipiers de l’AS Tempête de Mocaf de Bangui. En 1981, c’est là qu’il avait déposé ses valises avant de la boucler définitivement au club Energie Electric de la Côte d’Ivoire, en 1991.  Après 10 ans de carrière footballistique, “DY” avait ainsi raccroché les crampons à la suite d’une séquelle d’une fracture au bras.

Nous devons tout faire pour que les Tchadiens ne nous oublient pas.

Djimtan Yamtamadji, sélectionneur des Sao

Il s’était alors reconverti en entraîneur. Aujourd’hui il traine dans sac en cuir noir : une licence en sciences et techniques des activités physiques et sportives. À la fois instructeur CAF, chargé de cours de football, directeur de l’académie de football de farcha, l’homme porte plusieurs casquettes. Celui qui a été également un bon entraîneur de l’AS Coton de N’Djamena (il a été vice-champion avec ce club) ou de Gazelle FC, voire de Toumaï FC est aussi attendu le 2 août au stade Idriss Mahamat Ouya lors du match retour entre les Sao et les Fauves de la RCA. “Nous devons tout faire pour que les gens ne nous oublient pas après ce match”, dit-il.

Djimtan Yamtamadji sait que les enjeux sont immenses. Il doit convaincre un public qui ne connait pas vraiment son histoire. La légende raconte qu’il était le meilleur portier des Sao dans les années 80 ; que sur sa ligne de but, il régnait en maître absolu ; qu’il a défié le Cameroun de Roger Milla à la Coupe de l’Udeac 1984. Il se dit aussi qu’il a encaissé seulement deux buts au cours d’un championnat à N’Djamena.

Le temps a passé et la star des Tchadiens demeure Emmanuel Tregoat, le premier sélectionneur à avoir fait gagner un trophée majeur au Tchad. Djimtan Yamtamadji saura-t-il évincer le technicien français ?