Le Conseil de sécurité et de défense du Soudan a ordonné samedi d’accélérer les enquêtes sur les manifestations de masse de jeudi dans la capitale Khartoum et les régions voisines, qui ont entraîné la mort de quatre manifestants et en ont blessé des centaines d’autres, rapporte Xinhua.
Le conseil a tenu une réunion d’urgence au Palais républicain de Khartoum, présidée par le président du Conseil souverain Abdel Fattah Al-Burhan, pour discuter des développements sécuritaires dans le pays.
Le conseil, qui regroupe des représentants du conseil souverain et des dirigeants des organes de sécurité et de l’armée, a exprimé ses regrets quant aux victimes des manifestations de jeudi et a promis de demander des comptes à ceux qui ont déclenché les affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité.
Les forces de sécurité ont lancé des gaz lacrymogènes et tiré à balles réelles au cours des manifestations de jeudi, et la police a confirmé ultérieurement dans un communiqué que quatre manifestants ont été tués, tandis que 297 autres ainsi que 49 policiers ont été blessés dans la localité d’Omdurman, la ville la plus peuplée du Soudan, située sur la rive ouest du Nil, en face de la capitale Khartoum.
Le Soudan a été secoué par des manifestations de masse, et au moins 52 personnes ont été tuées dans 11 manifestations de rue de grande ampleur depuis le 25 octobre 2021, date à laquelle le commandant général de l’armée soudanaise Abdel Fattah Al-Burhan a déclaré l’état d’urgence et dissous le gouvernement, ce qui a déclenché une crise politique dans le pays.
Le 21 novembre, M. Al-Burhan et le Premier ministre Abdalla Hamdok, qui avait été démis de ses fonctions, ont signé une déclaration politique prévoyant la réintégration de M. Hamdok au poste de Premier ministre. Néanmoins, cet accord n’a pas réussi à calmer la rue et les manifestants ont demandé aux militaires de ne pas se mêler de politique et ont exigé un régime civil.
Les manifestations ont également été alimentées par la montée en flèche des prix des aliments, de l’énergie et des produits de première nécessité dans le pays.