Le président tchadien Idriss Déby, qui assume la présidence tournante de l’Union africaine (UA), a déclaré samedi à Lomé que la Charte de Lomé constitue un instrument juridique facilitant la mutualisation de leurs moyens et la mise en place des mécanismes de coordination et de surveillance dans un cadre unifié de lutte contre toutes les menaces sur l’espace maritime africain.

S’exprimant à la session d’ouverture du sommet de l’UA sur la sécurité et la sûreté maritime et le développement, M. Déby a affirmé que cette Charte permettra de promouvoir le commerce, l’exploitation des immenses potentialités du domaine maritime, ainsi que la création de richesse et d’emplois dans plusieurs secteurs.

Il a précisé que les immenses ressources naturelles et potentialités économiques que renferme la zone maritime africaine constituent un levier essentiel pour le développement de l’économie bleue.

“Cet espace vital tend à devenir un lieu de prédilection des activités criminelles de tous genres, en particulier, la piraterie, le vol à main armée, les trafics des êtres humains, de drogues, d’armes, la pêche illicite, auxquels s’ajoutent les déversements de déchets toxiques et d’hydrocarbures”, a-t-il souligné.

Idriss Déby a affirmé que ces menaces constituent à la fois une source d’insécurité grandissante et la cause d’un manque à gagner pour le continent estimé à plusieurs milliards de dollars par ans.

“Face à ces multiples défis et menaces multiformes, il est donc urgent d’envisager des moyens de riposte appropriés à l’échelle du continent pour préserver notre espace maritime et profiter de ses immenses opportunités”, a-t-il poursuivi.

“La multiplication et l’intensification, ces dernières années, des actes de piraterie dans les Golfes d’Aden et de Guinée ont sérieusement mis à mal la liberté de navigation bien au-delà de l’Afrique, sans compter les conséquences liées aux atteintes portées à la stabilité et à la sécurité des États côtiers affectés, ainsi qu’aux victimes innocentes”, a-t-il fait remarquer.

“Nous ne devrions, sous aucun prétexte, abandonner notre espace maritime à des terroristes, brigands et autres trafiquants criminels faisant de cet espace un lieu de prédation et d’insécurité”, a-t-il affirmé.

Il estime qu’une fois adoptée et entrée en vigueur, la Charte marquera une nouvelle étape décisive dans la dynamique de préservation de l’environnement marin sous toutes ses formes et de développement d’une croissance durable pour le continent africain.

Le président tchadien s’est félicité des différentes initiatives sous-régionales et continentales visant à prendre bras le corps les menaces pesant sur l’espace maritime, notamment les sommets de Yaoundé et de Mahé tenus respectivement en juin 2013 et février 2015, ainsi que la Stratégie africaine intégrée maritime à l’horizon 2050 (AIM-2050) adoptée en janvier 2014 par les dirigeants africains.