Les moyens de transport en commun dans notre capitale devient de plus en plus un casse tête chinois pour les N’Djaménois. Les conditions de ces transports et la vétusté des engins sont d’une envie maladive. Mais le citoyen n’a pas d’autre alternative.

Jeudi 27 mars 2014, il est 06h30mn lorsque nous arrivons à la station de Dembé pour monter le minibus (car) en direction du grand marché. A peine sur le lieu, c’est le désordre qui nous accueillit. La première remarque est que ces véhicules de transport sont pour la
plupart vétustes. D’un côté, Les apprentis se disputent entre eux, se livrent aux jeux d’enfants en courant de gauche à droite pour accoster un client. De l’autre côté, ils crient fort en levant la main pour attirer un client, on lui arrache son sac à main en l’obligeant
de monter dans le bus. Ils manquent énormément de respect envers leurs clients. Nous nous installons dans un minibus dont l’état laisse à désirer. Manque de confort, les organes du bus datent de beaucoup d’années. Dans ce fourre-tout, on y trouve les fonctionnaires, les étudiants, les élèves et commerçants y sont installés, à 4 sur les chaises débordant ainsi le nombre requis mais aussi sur le moteur, or le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique de l’époque Ahmat Bachir en son temps demandait aux chauffeurs de respecter le nombre de places assises indiqué sur la carte grise. Les prix de  transports varient entre 100,200 voire 250F selon la distance. Le bus fait le plein et direction grand marché. Pour les usagers interrogés, c’est par manque de moyens qu’ils sont obligés d’utiliser ce moyen de transport en commun et aussi la tarification qui est à la bourse de la population.

A quelques mètres le moteur s’arrête, conducteur et apprentis descendent pour vérifier l’état du moteur. Les usagers se lamentent, murmurent, les plus pressés descendent et utilisent d’autres moyens. Voilà que le bus redémarre, nous progressons à pas de caméléon. Ces conducteurs méconnaissant le code de la route et les règles de conduite font des arrêts brusques causant ainsi des accidents de la circulation, le chauffeur et son apprenti usent de toute leur force pour freiner. Ces apprentis tiennent de langage qui irrite souvent les clients. Ils insultent comme bon leur semble, ce qui augmente davantage la colère des usagers.

Dans les ronds-points, la Brigade de Contrôle Routier (BCR) observe la scène un oeil complice. Cela choque plus d’un N’Djaménois. Cette police ne s’occupe que de la circulation au niveau des viaducs. Aux heures de pointe ou de repos, les conducteurs laissent la liberté aux apprentis de conduire. L’on ignore leur mentalité, l’état de santé, l’âge et même la capacité de ces apprentis qui conduisent à tombeaux ouverts.

Mbaïram Koularambaye (stagiaire)

Notre Temps #551