Depuis quelques mois une taxe est mise sur chaque sac de céréale qui travers le sud du pays. De Kélo jusqu’à Sarh, une société privée s’est installée et fait payer 2 000 francs CFA par sac sans explication. Les commerçants manifestent leur désaccord avec cette pratique.

Nul n’est sans ignorer que les taxes sont d’emblée du domaine de l’Etat et celle sur les céréales ne dépasse pas 200 FCFA en général. Or, désormais pour chaque sac de céréales les commerçants de quelques villes du sud du pays versent 2 000 francs CFA. En contrepartie, un reçu leur ai délivré où on peut lire le « Groupe Ytou », nom de la société privée qui prélève les taxes.

Le groupe Ytou refuse tout contact avec les journalistes, les tentatives d’avoir des explications sont restées sans suite. En outre, les communes concernées par cette pratique avec lesquelles nous avons eu le privilège d’échanger disent ne rein comprendre. Pendant ce temps les commerçants des céréales sont « escroqués » tous les jours. Selon une indiscrétion, toutes les villes concernées ont « leurs parts » dans cette pratique : « les maires font semblant de ne rien comprendre mais ils sont dans le coup » nous confie notre source.

Cette même source ajoute qu’à N’Djamena, par sac de céréale, la mairie ne prend que 200 FCFA, même chose dans toutes les autres provinces sauf celles du Logone occidental, du Logone oriental, du Mandoul et du Moyen Chari. Notre source indique que le service des douanes ne prélève que 200 FCFA, selon la loi des finances.

Dans une note circulaire datée 16 avril 2018, le ministre des Mines, du Développement industriel, commercial et de la Promotion du Secteur privé, trouve cette pratique « illégale au regard des textes en vigueur ». Dans la note, le ministre de l’époque a porté « à l’attention de toutes les institutions de l’Etat et à l’ensemble des services et usagers, que l’exportation de tout produit agricole brut est exonéré de toutes taxes et impôts de tout nature à l’exception de la redevance statistiques de 2% »

Cette pratique joue sur les prix des denrées alimentaires au marché. Les commerçants sont obligés d’ajouter la taxe de Ytou sur le prix d’achat augmentant ainsi les prix de vente sur les marchés.