Une menace sécuritaire est réelle sur la population de N’Djaména. Des actes isolés et fortuits doivent alerter nos autorités en charge de la sécurité nationale avant qu’il ne soit trop tard.

Il y a quelques jours, un spectacle inhabituel et ahurissant s’est produit sur l’ancien pont de chagoua à la sortie sud de N’Djaména. En effet, les douaniers en poste à la sortie de ce pont ont intercepté un fraudeur sur une moto de marque Jincheng immatriculée EN 0919 D en provenance de Kousseri, bourgade camerounaise frontalière à la capitale. Après avoir contrôlé les pièces de l’engin, les douaniers se sont rendu compte que le fraudeur transportait des sacs d’arachide dont la taille et le poids étaient anormaux. En le tâtant, il se trouve que dans les sacs d’arachides, il y a un corps étranger. Ce qui les a obligés de déchiqueter les sacs pour en savoir plus. Surprise ! Ils découvrent dans l’un des sacs, une caisse de minutions d’arme de guerre, des explosifs, etc. Que voulaient- ils en faire ? Qui l’a commandité ? Les réponses à ces questions restent encore inconnues.

Alerté, le service central des douanes débarque sur les lieux pour embarquer le fraudeur trafiquant de munitions. Quelques minutes plus tard, à 400 m du pont, aux environs de bar Reoubé, la même scène se reproduit. Un autre fraudeur sur une moto de marque MB 100, de couleur bleue sans immatriculation, transportant quatre sacs d’arachides est intercepté par un gendarme. Aidé par la population, il ouvre et déchire les sacs où se trouvent encore des munitions, des explosifs et autres matériels de guerre. Ce dernier n’aura la vie sauve que grâce à l’intervention de la police du 9 e Arrondissement. Selon certaines sources, trois autres trafiquants seraient déjà entrés à N’Djaména sous les nez et la barbe des douaniers et agents de renseignements truffés sur le pont de Nguéli et de Chagoua. Depuis l’intervention du Tchad au Mali, il est vrai que le président de la République Idriss Déby a reconnu dans une récente interview que la menace terroriste est à tout temps une réalité. Surtout que les rumeurs de collusion entre Boko Haram et certains hommes influents de la capitale sont de plus en plus pressentis. Certes, il n’y a aucune preuve à ce jour, mais il faut voir cela comme un signe avant-coureur.

Daïssem Léon

L’Observateur #697 disponible en pdf sur boutique.tchadinfos.com