Abéché, novembre 2014 – Les pénuries alimentaires dans les camps de réfugiés ont obligé les familles à s’engager dans des pratiques autrement inacceptables. Quelques-unes marient leurs très jeunes filles en échange d’un paiement. Des petites filles font des lessives au lieu d’aller à l’école, pour seulement 1,75 dollars par jour. D’autres femmes se prostituent pour survivre. La réduction de 60% de l’aide alimentaire pour les 360.000 familles soudanaises réfugiées dans le Tchad oriental, l’année dernière, n’a pas seulement mis les jeunes filles et les femmes dans une situation de risque, mais a fort affecté l’éducation des filles.

A la fin de 2012, 70 % de tous les réfugiés vivaient dans des situations qui se prolongent de plus de cinq ans, comme au Tchad. Mondialement, il y a une nette corrélation entre pays d’accueil de grands nombres de réfugiés et hauts niveaux d’insécurité alimentaire. A cause récentes à niveau mondial, comme en République Centrafricaine, au Soudan du Sud et en Syrie, l’attention des médias internationaux a été détourné des situations prolongées, où les taux de malnutrition aiguë sont proportionnellement plus élevés que dans les situations de crise.

L’insécurité alimentaire a un impact direct sur l’éducation. Au milieu des crises alimentaires, les élèves ne viennent pas à l’école ou en sont retirés pour aider à pourvoir de la nourriture à leurs familles Si, d’une part, le nombre de filles inscrites dans les écoles primaires des camps de réfugiés du Tchad oriental est plus ou moins égal à celui des garçons, le taux de présence régulière des filles est beaucoup plus bas que celui des garçons. Etant donné le poids des traditions locales et d’autres responsabilités économiques, les filles sont affectées de façon disproportionnée.

Bien que le PAM ait récemment introduit un programme pilote au camp de Goz Amer, en augmentant les rations alimentaires pour les familles considérées comme extrêmement vulnérables, il y a beaucoup de points faibles. La décision, qui est déterminée à niveau de ménage, ne tient pas compte de la situation des filles et des femmes ni de la nature patriarcale de certaines familles soudanaises, et n’encourage pas les familles à promouvoir l’éducation des filles.

Source : Reliefweb