Le cruel tabassage des élèves par les éléments de la GMIP (Groupement Mobile d’Intervention de la Police) filmé et diffusé sur internet a ému plus d’un. La chaîne France24 a réussi à interviewer l’une des victimes, dont voici le témoignage.

“Les policiers m’ont embarqué à la sortie du lycée, avec environ 25 autres élèves. C’était vers 9 heures du matin. Ils nous ont entassés dans des 4×4 puis nous ont conduits au camp du GMIP. Une fois là-bas, ils nous ont demandé d’enlever nos vêtements. Nous n’avons finalement enlevé que le haut.

Ils nous ont ensuite ordonné de nous baigner dans une eau très sale. Puis, ils nous ont demandé de nous rouler par terre. Le sable nous collait à la peau et quand ils nous frappaient, cela amplifiait la douleur.

Après nous avoir obligés à nous enduire le visage et la tête de sable, ils nous ont ordonné de nous frotter les oreilles en répétant : “Mes oreilles n’écoutent pas” [comprendre : “Je n’en fais qu’à ma tête”, NDLR]. Et ils nous ont demandé de marcher sur les genoux en même temps. À ce moment, j’ai vu un jeune qui semblait mal en point, car il n’arrêtait pas de tomber alors que les policiers continuaient de lui crier dessus.

Les policiers ont exigé que l’on se tienne une oreille en tournant sur nous-mêmes, l’autre main toujours au sol. Quand ça s’est arrêté, après plusieurs minutes, j’avais la nausée et des maux de tête.

Notre calvaire était encore loin d’être terminé, car ils nous ont ensuite fait courir pendant 15 minutes et celui qui se retournait recevait des coups. Ensuite, ils nous ont rasé la tête. Au début, ils ont essayé avec des bris de verre, mais comme ça ne marchait pas, ils ont ramené des lames de rasoir et nous ont obligés à nous raser les uns les autres.

Vers 13 h, ils nous ont redonné nos vêtements et enfin permis d’appeler nos parents. Et quand mon cousin est venu me chercher, ils lui ont dit : “On a son nom, s’il recommence il le paiera très cher”.”

Les auteurs de cet acte inhumain ont été appréhendes, ils sont au nombre de 11.
Source : France24