Le lycée de Diguel centre appelé aussi « lycée Tramol » est construit à proximité d’une zone abritant des dealers, des criminels et même des grand voleurs. Un tour dans une école où les élèves fréquentent avec la peur et une administration toujours en alerte. 

L’entrée principale de l’établissement est cadenassée. Les entrées et les sorties se font par la petite porte. Un homme géant ayant l’air d’un surveillant, tenant une chicotte en main, se dresse devant la porte et contrôle les mouvements des va-et-viens. Pour entrer, il faut lui expliquer les raisons. Sinon, le refoulement est automatique.  « Nous sommes dans une zone où tout le monde est suspect », nous  dit-il.

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Paradoxe. Juste derrière les murs de l’école, sous un arbre, on constate un  attroupement  des dealers, des bandits etc. Ils vaquent à leur occupation. Mais personne n’a le droit de les regarder. « Ils sont violents et peuvent facilement tuer quelqu’un », informe un élève.

A 16 heures, c’est la fin des classes. Les élèves, amassés devant la sortie cherchant à rentrer et c’est à cette heure là que ces bandits cherchent à entrer au sein de l’établissement pour mener leurs activités. Selon un membre de l’administration, après les cours, la cour de l’école et même les salles de classes sont assiégées par les dealers et autres malfrats. Du coup, l’école se transforme pendant la nuit en un petit marché de drogue, du haschich, de tramadol et en même temps un lieu de cache-cache pour les grands voleurs.

Selon Mahamat Saleh Bremé, directeur des études de l’établissement, la situation a obligé tous les responsables de l’école à devenir des surveillants. « Nous sommes toujours aux aguets. Chacun de nous fait le tour de l’école à chaque moment jusqu’à ce que les enfants rentrent », affirme-t-il.  « Jusqu’ici, aucun élève ni un responsable de l’école n’a été agressé par ces brigands » dit un autre responsable. Depuis l’installation d’un poste de police et de gendarmerie à coté  de l’école, la présence des bandits autour du lycée a diminué dans la journée mais s’amplifie toujours pendant la nuit.

Créée en 2008, l’école de Diguel Centre, compte deux CEG et lycées, section arabe et français. Sa position à coté d’un marché et les activités illicites qui sont tout autour lui ont valu le nom du lycée Tramol. Nom que les responsables du lycée rejettent en bloc. « Notre école s’appelle établissement de Diguel Centre et non Tramol », précise le directeur des études de l’école. Un lieu de savoir jouxtant un lieu où opèrent des bandits et des malfrats doit attirer l’attention des autorités en charge de l’éducation.