”Accompagner le Tchad dans le respect des procédures judiciaires relatives à la détention préventive afin d’améliorer les conditions de détention”. C’est l’intitulé d’un projet qui est arrivé à terme ce vendredi 11 décembre.

Beaucoup de personnes restent en détention préventive au-delà des délais légaux, en violation de leurs droits. La Fédération Internationale de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (FIACAT) et l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture, section du Tchad (ACAT-TCHAD) ont décidé de combattre ce phénomène répandu dans beaucoup de pays. Le programme de lutte contre la détention préventive abusive concerne aujourd’hui 5 pays de l’Afrique subsaharienne (Côte d’Ivoire, Congo Brazzaville, RDC, Madagascar et Tchad).

Ces programmes sont élaborés et suivis, en étroite collaboration avec  l’ACAT locale. Les résultats obtenus sont au-delà des espérances, selon l’ACAT-Tchad. Ainsi, ce sont plusieurs libérations provisoires ou de droit qui ont été obtenus. Dans l’ensemble des 5 pays, ce sont en 2019, 2472 personnes détenues qui sont libérées provisoirement ou de droit. 1293 personnes détenues font l’objet d’une procédure judiciaire.

« Nous avons lancé officiellement notre projet en novembre 2018, c’est un projet de prévention de la détention préventive abusive. La détention préventive abusive est le fait de maintenir une personne en prison au-delà des délais légaux avant qu’il ne soit jugé. Sur la base du ministère de la justice, il y a plus de 78,80% de personnes en attente de jugement, des personnes en détention abusive. Notre mission est de recenser ces cas et de les porter à la connaissance des autorités judiciaires pour qu’ils trouvent une solution. Au 30 novembre 2020, selon les statistiques que nous avons, le taux de détention préventive abusive ou le taux des personnes qui attendent d’être jugées est redescendu à 58%, soit une différence de 20% », explique Me Nodjitoloum Salomon, le président de l’ACAT-TCHAD.

OUSMANE DIARRA