N’DJAMENA, 15 octobre (Xinhua) — A l’occasion de la 15ème édition de la Journée internationale de la femme rurale célébrée mardi, la ministre tchadien de l’Action sociale, de la Solidarité nationale et de la famille, Mme Mbaïwong Djibergui Rosine, a plaidé pour un accès équitable des femmes aux moyens de production.

“Il est difficile de résoudre tous les problèmes liés au développement si les femmes continuent à être minoritaires, voire invisibles quant à leur participation et discriminés dans l’accès aux moyens de production”, a déclaré Mme Mbaïwong Djibergui Rosine.

Elle a déploré que le Tchad, qui dispose d’importantes potentialités économiques, soit malheureusement placé parmi les pays les plus pauvres du monde. L’incidence de pauvreté alimentaire y est de 55%; cette pauvreté atteint plus particulièrement les femmes, et celles du monde rural.

Par ailleurs, au-delà de leur vulnérabilité due à la pauvreté, les femmes rurales au Tchad subissent chaque jour toutes les formes de violences basées sur le genre à cause de pesanteurs socio-culturelles très présentes dans la plupart des communautés.

Selon des données internationales citées par le ministre, les femmes rurales représentent un quart de la population mondiale, plus de 500 millions d’elles vivent en dessous du seuil de la pauvreté et sont en majorité analphabètes. Leur contribution est sous-évaluée, mal appréciée et leurs potentialités économiques sous-exploitées.

“Au Tchad, les femmes contribuent à environ 80% de la charge alimentaire dans les ménages où elles produisent plus de la moitié de toute l’alimentation. Toutes ces charges très lourdes lui laissent très peu de temps pour se consacrer à d’autres activités génératrices de revenus ou à penser à ses propres loisirs en tant qu’être humain doté aussi de tous les droits”, a précisé Mme Mbaïwong Djibergui Rosine.

Pour le ministre tchadien de l’Action sociale, de la Solidarité nationale et de la Famille, la journée internationale de la femme rurale constitue un cadre de réflexion, de mobilisation, de renforcement des capacités et de sensibilisation pour les femmes pour une reconnaissance de leurs droits et de leur autonomisation.

“A l’heure de la renaissance du Tchad, la femme doit être considérée comme un partenaire privilégié pour le développement économique et social de notre pays. Il est vital de cibler la femme comme élément moteur des stratégies visant à transformer le cercle vicieux de la pauvreté, de la discrimination en une sphère de développement et de bien-être socioéconomique de la Nation”, a- t-elle conclu.