Depuis le 5 juillet 2018, le gouvernement tchadien a mis en application la loi 032 réglementant l’exercice du droit de grève dans les services publics. Cette loi contestée fait peur à plus d’un syndicaliste.

La loi 032/PR/2016 est une loi portant modification de la loi 008/PR/2007 du 09 mai 2007 portant réglementation de l’exercice du droit de grève dans les services publics. Cette loi a été promulguée le 31 décembre 2016 et entrée est en vigueur le 1er janvier 2017. Depuis le début de cette année où les grèves se succèdent, le gouvernement n’a cessé de menacer d’appliquer cette loi.

Dans cette fameuse loi, il y a un article qui fait peur aux grévistes. L’article 15 qui stipule : « les journées non prestées pour cause de grève ne donnent pas lieu à rémunération. Les salaires des journées non prestées sont à la charge des syndicats initiateurs du mouvement de grève, sauf si le motif de la grève résulte d’un retard généralisé de payement de salaire et dans la limite de trois (03) jours de grève dans le même mois. A l’expiration de ce délai, les salaires des journées non prestées sont à la charge des syndicats initiateurs de la grève ».

Il ressort de cet article qu’aucune grève ne doit être enclenchée pour une autre cause si ce n’est que pour retard généralisé de payement de salaire. Même si c’est le cas, la grève ne doit pas excéder trois jours dans le même mois. Dans ce cas, le gouvernement payera les jours non prestés. Mais si la grève est enclenchée pour une autre cause et dépasse les trois jours, il revient aux syndicats initiateurs de la grève de payer les jours non prestés aux grévistes. Après trois jours de grève, les fonctionnaires et les agents des services publics sont appelés à reprendre le travail en continuant à privilégier le dialogue.

Où trouver de l’argent pour payer les grévistes d’un syndicat? C’est là où le gouvernement veut mettre en conflit les syndicats avec leurs membres. Raison pour laquelle un comité tripartite a été mis sur pied pour la relecture de cette Loi.