Les alentours de la Bibliothèque universitaire et de l’Ecole normale supérieure de N’Djaména ressemblent à un dépotoir. En dépit des risques que courent les habitués de ces institutions, cette situation profite aux débrouillards.

Chaque semaine, une quantité énorme d’ordures ménagères est déposée derrière ces institutions de l’enseignement supérieur par les services de la commune municipale du 3ème arrondissement de la ville de N’Djamena. Cette attitude fait ressembler les alentours de la bibliothèque universitaire et l’école normale supérieure à un dépotoir. Mais cette situation n’a daigné susciter les réactions des premiers responsables de ces deux structures.

Des ordures pour le business

Malgré les mauvaises odeurs que ces ordures dégagent et les maladies qu’elles sont susceptibles de créer, ces dépotoirs constituent un trésor pour les débrouillards qui l’exploitent pour se faire de l’argent. Ces débrouillards passent des heures sur ces lieux avec des gros sacs pour recueillir des objets récupérables tels que les bouteilles plastiques, les chaussures, les seaux en plastique, les câbles électriques et autres.

La plupart de ces débrouillards tirent leurs moyens de subsistance de cette activité  risquée. A titre d’exemple, les bouteilles en plastiques qu’ils ramassent sont lavées et revendues à 25 Fcfa chacune et les câbles électriques sont aussi utilisés pour la fabrication des marmites, les louches et les cuillères.

Certains se sont même permis de  construire leurs bases juste derrière la Bibliothèque universitaire pour pouvoir profiter au maximum de ces déchets ménagers et industriels.

Un danger permanent pour la santé

Avec les eaux de pluies, il est quasiment impossible de pratiquer cette route ornée d’ordures de tout genre. C’est un risque permanent pour les étudiants, les commerçants et les personnes qui habitent non loin de ce lieu, surtout avec les maladies comme le choléra, le paludisme.

« Dans un pays qui se respecte, une telle chose ne doit pas se produire(…) en réalité c’est nous étudiants qui sommes en danger », lance d’un air vexé Djimtébaye Adoum, étudiant en 3eme année de Droit, avant d’ajouter « on peut s’organiser pour  faire traduire en justice les autorités communales puisqu’il s’agit de notre santé ».

En attendant une amélioration de la situation, les étudiants, les commerçants et les habitants de ces parages vont  se donner de la peine à supporter ce climat désagréable. Aussi, il faut s’apprêter à faire face à ces maladies qui vivent dans ce dépotoir.