Annoncé ce mardi 20 octobre, la prorogation du couvre-feu d’une durée de deux semaines, allant de 21h à 05h du matin, à N’djamena, semble avoir un impact considérable sur les activités culturelles au Tchad.

Dans le cadre de la riposte contre la pandémie à coronavirus, le gouvernement tchadien à revu le couvre feu qui était de 23h à 5h du matin comme suit :

  • Mayo-Kebbi-Ouest et Moyen Chari : de 19 heures 00 à 05 heures 00 du matin;
  • N’Djamena et les autres localités concernées : de 21 heures 00 à 05 heures 00 du matin.

Dès l’annonce de ce communiqué, certaines manifestations culturelles prévues dans la période ont été modifiées, reportées ou annulées.

Pour ceux qui vivent des activités nocturnes comme les artistes, promoteurs et certains centres culturels, ce rapprochement est un coup dur, ce qui a suscité la réaction de quelques-uns sur les réseaux sociaux s’indignant de cette décision.

Pour le rappeur KKj, “le nombre des cas de contagions de la maladie à coronavirus recensés au Tchad est minime, on ne devrait pas nous imposer un couvre feu de 21h à 5h sans mesure d’accompagnement. Nous les artistes ne sommes pas des fonctionnaires mais nous vivons au jour le jour grâce aux petites prestations nocturnes’’.

Cette prorogation revue a touché plusieurs artistes notamment Massood qui a un concert à l’IFT prévu ce 23 octobre. “Cette décision est une surprise pour moi, j’étais en pleine répétition et la direction de l’IFT m’appelle pour m’annoncer la nouvelle. J’ai été abattu, voir mon concert dériver de la grande salle de spectacle vers le jardin de l’institut est décevant. Ailleurs les décisions sont signalées quelques jours avant l’application. Il est difficile pour nous les artistes de survivre dans cette condition. Le couvre feu est une question de santé certes mais qu’on pense à nous’’, se désole-t-il. Plusieurs autres artistes sont victimes de report de leur concert et showcase.

Des centres culturels tels que l’institut français au Tchad qui est l’épicentre de toutes les manifestations artistiques et culturelles a fait un communiqué dès le lendemain pour modifier les heures d’activités programmées en cette période. ‘‘Il est une obligation pour nous, structure culturelle française au Tchad de respecter la décision du gouvernement tchadien. Il est vrai que cela bouleverse le programme mais nous activons le plan B pour permettre aux artistes de pouvoir s’en sortir” renchérit Ricardo Labe, chargé de relation avec la presse à l’IFT.

Jusqu’ici, les mesures (distanciation sociale, port de masque et lavage des mains) prises par le gouvernement pour la riposte contre la Covid-19 ne posent pas de problème. C’est par ailleurs le décalage horaire de 23h à 21h sans mesures d’accompagnement qui pose un souci aux acteurs de la culture tchadienne.