N’DJAMENA, 24 juin (Xinhua) — Les députés tchadiens ont adopté mardi une loi de finances rectificative qui réajuste les recettes et dépenses de l’Etat pour l’exercice 2014, ramenant le déficit prévisionnel à 20 milliards F CFA (40 millions USD).

Dans le budget initial adopté en décembre dernier, le gap s’élevait à 96 milliards F CFA (192 millions USD).

La loi de finances initiale, promulguée le 2 janvier 2014, avait intégré les hypothèses de la conclusion d’un programme financier avec le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de la Facilité élargie de crédits (FEC), en vue de l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative pour les pays pauvres très endettés (IPPTE) par le Tchad dès juin 2014, déclare le ministre tchadien des Finances et du Budget, Bédoumra Kordjé.

Cependant, dès la mise en exécution de ce budget, des éléments majeurs sont apparus rendant nécessaire sa révision, selon le Grand argentier tchadien.

Il s’agit, d’une part, de la chute des recettes pétrolières consécutives à une baisse de la production pétrolière du bassin de Doba (sud), et au retard accusé dans la mise en exploitation des nouveaux champs et, d’autre part, de la hausse des dépenses liées aux travaux relatifs à l’organisation du Sommet de l’Union Africaine (UA), prévue à N’Djaména en 2015 et à la prise en charge de ressortissants tchadiens rapatriés de la Centrafrique, ainsi qu’au retrait des forces armées tchadiennes engagées dans ce pays voisins.

“Mais l’élément le plus important en termes financiers est la prise en compte du remboursement de l’avance de Glencore International UK et le paiement de ses intérêts”, précise M. Bédoumra Kordjé. Pour y faire face, le gouvernement tchadien a dû prendre une avance de 136 milliards F CFA sur la vente de son pétrole.

Par rapport à la loi de finances initiale, les recettes ordinaires (hors recettes exceptionnelles) sont en baisse de 10,5%, imputable à la chute des recettes pétrolières de 102 milliards F CFA dans la loi rectificative.

Selon M. Bédoumra Kordjé, le collectif budgétaire prend en compte des recettes exceptionnelles de 300 milliards F CFA (600 millions USD). “Le gouvernement émettra également des titres publics de court terme pour faire face au décalage de trésorerie”, promet-il.

Dans un contexte marqué par une conjoncture défavorable au niveau du secteur pétrolier, se traduisant par une chute des recettes budgétaires, la révision du budget général de l’Etat tchadien pour l’exercice 2014 propose également des réductions et des ajustements internes des dépenses, ainsi que des nouvelles allocations budgétaires.