N’DJAMENA, 17 avril (Xinhua) — Le gouvernement tchadien a demandé mercredi aux pays amis et partenaires de fournir des aides pour qu’il puisse faire face aux besoins des milliers de personnes déplacées internes et de réfugiés soudanais ayant fui des conflits intercommunautaires au Darfour, arrivés dans la sous-préfecture de Tissi, dans la région orientale de Sila, frontalière avec le Soudan.

“Cette situation est le fait d’un conflit intercommunautaire qui a opposé des tribus soudanaises dans le Darfour”, a expliqué mercredi Moussa Faki aux diplomates et chefs d’organismes accrédités dans son pays. Le ministre tchadien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a précisé que les affrontements ont eu lieu courant février à avril 2013 et affecté un nombre important de populations, entraînant l’arrivée sur le sol tchadien de réfugiés soudanais et de retournés tchadiens.

“Nous avons décidé, avec les autorités tchadiennes, de relocaliser les réfugiés de Tissi vers les camps de Goz Amir et Djabal, où ils seront plus en sécurité et les acteurs humanitaires pourront facilement les assister, car l’accès à Tissi présente beaucoup de contraintes logistiques”, a précisé à Xinhua Aminata Gueye, représentante du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) au Tchad.

Au camp de Goz Amir, qui accueille depuis 2004 26.000 réfugiés soudanais ayant fui de précédents conflits au Darfour, le HCR et ses partenaires ont renforcé les infrastructures existantes pour mieux accueillir les nouveaux arrivants. Le Programme Alimentaire Mondial a pris des dispositions nécessaires pour leur fournir des vivres. La Croix-Rouge du Tchad a administré des vaccins contre la rougeole aux enfants âgés de 0 à 5 ans.

Début avril, une mission gouvernementale tchadienne, conduite par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Ali Fadel, s’est rendue dans la région pour évaluer la nouvelle situation humanitaire à Tissi et dans les localités environnantes et pour fournir une assistance du gouvernement aux réfugiés et aux retournés.

“Au cours de son séjour, la délégation gouvernementale a constaté une situation humanitaire dramatique. Plus de 40 décès ont été déclarés, le nombre total provisoire de personnes déplacées est estimé à plus de 30.000 réfugiés et 20.000 retournés dans les différents sites d’accueil, y compris un bon nombre d’ enfants non accompagnés ou séparés de leurs parents au moment de leur fuite, des personnes à besoins spécifiques tels que les femmes, les handicapés et les personnes âgées”, a déploré M. Moussa Faki.

Par ailleurs, la population réfugiée, dans son ensemble, est exposée à des intempéries et aux aléas de toutes natures. Il y est noté la présence des maladies comme le paludisme, les infections respiratoires, des cas de malnutrition aigue sévère.

La délégation ministérielle a apporté une assistance d’urgence aux personnes affectées: 1.000 sacs de mil pénicillaire, 1.000 sacs de couvertures, 1.000 nattes en plastique, 1.000 sacs de sel, 450 sacs de farine de blé, 400 cartons de lait et 400 bidons de 20 litres d’huile.

“Bien entendu, cette assistance s’avère largement en-deçà des besoins réels des victimes des affrontements intercommunautaires”, a reconnu le chef de la diplomatie tchadienne.

Ainsi, face à cette situation, pour faire face à la situation humanitaire extrêmement préoccupante qui prévaut dans sa région orientale, le Tchad appelle au “soutien indispensable” des pays et des organisations à ses côtés. “Nous savons compter, comme d’habitude, sur la prompte réaction des amis et des partenaires du Tchad en pareilles circonstances”, conclut M. Moussa Faki.