La question a été posée par nos collègues de Tchadenligne, Tchad : pourquoi l’éditorialiste Ahmat Makaila a été relevé de ses fonctions ? Elle a le mérite d’être énoncée, tant les conditions de cette éviction camouflée en promotion sont douteuses.

Les termes du décret de congédiement laissent perplexe “relevé de ses fonctions sur proposition du ministre de la communication après avis du Conseil d’Administration.” Cet extrait est suffisant pour que le doute s’installe.

Hassan Sylla voudrait-il faire taire Ahmad Makaila?

C’est le thème du débat qu’ont amorcé certains internautes sur les réseaux sociaux. Et les commentaires vont bon train, d’aucuns trouvent que l’éditorialiste est incontrôlable, sieur Sylla n’a aucun pouvoir sur lui. Letchadanthropus-tribune affirmait le 09/01/14 “Ministère de la Communication: De sources dignes de foi, l’éviction de l’éditorialiste Ahmed Makaila, est le fait de …. (Hassan Sylla Bakari ….)

Un internaute sur Twitter cite l’article de Tchadoscopie Opération « don du cœur » : gare aux détournements de fonds ou le journaliste à relevé qu’un tel élan de solidarité donne lieu aux vols organisés. À l’exemple de celui que Makaila avait dénoncé en son temps dans un des ses éditos corsé sur l’aide que l’État avait octroyé aux victimes des inondations de l’année dernière et dont nous savons la finalité. Selon cet internaute, cette mise à l’écart est une stratégie de la “mafia” pour ses prémunir d’un éventuel édito au vitriol sur les détournements à venir, “mieux vaut prévenir que guérir” dit-on.

Si nous regardons la situation au sens purement technique selon les normes de l’avancement administratives, sa nomination à la primature est une promotion. Les conseillers ont rang et prérogative de membres du gouvernement, il est donc forcement au dessus d’un directeur général adjoint de la télévision nationale (son ancien poste). On pourrait croire qu’en voulant l’écarter, ces fossoyeurs lui ont fait une faveur.

Fini les éditos ?

En principe oui, on voit mal un conseiller de la primature se présenter à la TV tous les lundis donner son avis sur des questions de société ou autres. Un internaute de rappeler qu’au Tchad tout est possible, en étant directeur général adjoint, il n’avait pas à le faire, mais il le faisait quand même.

Il n’y aura plus d’éditos, c’est certain, l’éditorialiste à laisser un message d’au revoir et de remerciement à ses amis sur sa page Facebook Infiniment merci pour vos nombreuses marques de soutien et de sympathie. Je suis désormais appelé à vous servir autrement. Vous me manquez déjà ! ”

Nonobstant les critiques en son encontre, juger trop complaisant vis a vis du pouvoir on lui reconnaîtra tout de même le mérite d’avoir aborder dans ses éditos plusieurs problèmes auxquels font face les Tchadiens (l’École, les Finances publiques, Libéralisme ou arnaque, Ramdan, Hadj, Inondations et arnaques, Diaspora, etc.). Son absence du paysage audio-visuel tchadien plutôt “passable” se ressentira.