Veuve, mère et grand-mère à la fois, Randoh Céline, 35 ans, est tenancière d’un espace de vente d’« Argué », une bière traditionnelle, sous forme de liqueur, faite à base de pâte de mil séché. Visage timide et balafré, Randoh Céline exerce depuis trois ans cette activité, qu’elle a héritée de  sa mère. A l’occasion de la Journée internationale de la femme africaine, célébrée ce 31 juillet, votre site Tchadinfos vous amène à la découverte de cette femme.

« C’est de contre cœur que je vends l’argué », confie la femme aux yeux noircis par la fumée. Dans son quotidien, dame Randoh manipule le fagot et active le feu pour la satisfaction de ses clients. Elle exerce l’activité et sans hésitation, Randoh lance : « je dois le faire », en poussant un long soupire. « Mon époux a été journaliste à la radio nationale. Il fut retraité et après sa mort, je dois nourrir mes enfants et mes petits-enfants. C’est pourquoi je me suis lancée dans la fabrication et la vente d’argué », témoigne la femme avec beaucoup d’émotions.

La grand-mère avec assurance nous explique comment elle obtient la boisson locale frelatée. Pour préparer le Argué, Randoh Céline en fait la routine : moudre le « Gongo », le mettre au feu, puis veiller au processus de la fermentation.  Après distillation, elle obtient entre 4 à 7 litres. Elle réalise des bénéfices allant de 4000 à 5000 francs CFA. Ses recettes  lui permettent de supporter les charges familiales. Pour démarrer, Randoh a investi un capital de 15.000 franc CFA.

Même si la vente la liqueur frelatée locale,

« Argué » est la source de survie de Randoh Céline et sa famille, elle ne cache son regret d’avoir une clientèle constituée en grande partie des jeunes de 17 à 35 ans. « Toujours je me pose cette question : dois-je arrête de vendre où de poursuivre la vente ? » déclare-t-elle avec beaucoup d’embarra.