L’oignon, un bulbe utilisé comme légume ou condiment dans la cuisine tchadienne se fait rare ces derniers temps sur les marchés de N’Djamena, capitale du Tchad. La rareté de l’oignon touche même la province du Ouaddaï, considérée comme le fief de la production de ce légume. Pourtant, le Tchad, dans la sous-région,  est reconnu comme l’un des premiers pays producteur d’oignon.

De 3 000 F CFA  l’année dernière, le sac d’oignon de 70 Kg est passé à 60 000F CFA. Le coro  qui était à 400 F CFA est passé à 3000 F CFA. De l’avis du délégué des commerçants d’oignon, Hassan Moustapha, la surproduction de l’année dernière a causé une mévente et a découragé les cultivateurs. « La culture d’oignon est très difficile et nécessite beaucoup de moyens donc on ne peut pas dépenser autant de moyens et d’énergie pour vendre le sac à seulement 3 000F » justifie Yassir, cultivateur d’oignon contacté depuis Albiteha, dans la province du Ouaddaï.

Beaucoup de cultivateurs d’oignon se sont convertis dans d’autres activités. « Certains sont même allés chercher de l’or »,  nous confie une source. Ce qui fait que la production a considérablement baissée. Conséquence, il n’y a aujourd’hui plus un seul oignon produit au Tchad sur le marché, en tout cas ici à N’Djamena.  « Tout ce que vous voyez nous vient du Soudan » souligne Hassan Moustapha. « L’oignon qui nous vient d’Abéché, Chadara, Lac-Tchad, Lai est déjà fini. Maintenant il n’y a rien comme oignon au Tchad », informe un docker au marché à mil.

Le Tchad commence à importer de manière informelle l’oignon du Soudan. « Même les autorités soudanaises commencent à nous empêcher d’importer leur oignon » poursuit-il.

Outre ces difficultés, l’insuffisance des matériels modernes de production, les difficultés de captage de la nappe phréatique dans la zone d’Abéché par exemple peuvent engendrer une baisse progressive de la production de l’oignon.

Selon le délégué des commerçants d’oignon, le problème majeur est celui du manque de moyen qui leur permet de stocker l’oignon pendant toute l’année. « Si nous avons des grands magasins ou des entrepôts pour bien garder nos stocks, on ne serait pas là aujourd’hui », regrette-il.