Protéger l’environnement en amenant les Tchadiennes et Tchadiens  à utiliser le gaz butane est devenu le principal souci des autorités tchadiennes depuis quelques années. Cette ambition  gouvernementale a fait disparaître le charbon noir et les bois de chauffe sur les marchés du pays, principalement à N’Djamena, la capitale. Ce qui amène les N’Djaménois à se lancer dans la commercialisation et la consommation du faux-tronc ou stipe du palmier.

Le quotidien des citoyens tchadien est transformé par cette mesure d’interdiction du bois de chauffe. De toute évidence, les ménagères et fabricantes des bières traditionnelles souffrent le plus de cette décision. L’impossibilité d’avoir le charbon ou les bois pour la cuisson des aliments et la fabrication de bières locales a créé de nouveaux « business » à N’Djaména ces derniers temps. Parmi ces business, la commercialisation des bois du palmier est plus en plus en vogue.

Jadis ignorés par les Tchadiens, les troncs du palmier gagnent à jamais les cœurs des femmes à N’Djaména. On peut en trouver dans les marchés,  par tas de 1000 FCFA et 1500F CFA. « C’est bénéfique ces bois. Avec ça, je n’ai pas besoin de me plaindre », confie Dénénoudji, une vendeuse de bières locales. Si Dénénoudji utilise ces bois à des fins commerciales, d’autres les utilisent pour leurs cuisines. C’est le cas de Grâce, mère d’une famille de quatre enfants. « Avant quand les autorités étaient trop rigoureuses par rapport à l’interdiction de la commercialisation du charbon et du bois de chauffe, j’utilisais les dômes pour faire la cuisine, mais maintenant que c’est encore pire, je suis obligée d’essayer avec les bois du palmier », raconte-t-elle.

Le commerce de ces bois ne se fait pas qu’aux marchés, certains vendeurs utilisent la charrette pour faire cette affaire juteuse. Reste à savoir jusqu’où ira cette affaire.