La pénurie de gaz butane au Tchad continue de persister et inquiète plus la population. Six jours déjà passés mais aucune action du côté des autorités qui ont annoncé le retour du gaz butane, normalement fixé pour le 4 avril.

Aucune réaction du côté des officiels. N’Djamena est toujours sous l’emprise de la pénurie du gaz butane. Les autorités ont annoncé qu’en date du 4 avril, la situation sera résolue. Mais en ce jour du 10 avril, la pénurie reste persistante.

Les Tchadiens sont censés avoir à leur disposition les bonbonnes de gaz butane. Mais toujours pas de réaction ou de changement positif sur la situation. La majorité de l’administration de la raffinerie et le personnel de l’ARSAT restent muets à ce sujet, après moult tentatives.

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D’aucuns se demandent si le sort de la population inquiète vraiment le gouvernement. A travers un tour aux stations-services et points d’échanges de gaz butane, le constat s’avère triste. Une lignée de personne sous la chaleur de N’Djamena qui est de 42 à 43° en ce moment. Petit, grand, vieux et vieille, aucune exception dans cette circonstance. Tous crispés en attente de l’arrivée du « soi-disant » camion chargé du précieux gaz.

Retour incertain

Selon Melom Kader, une livreuse dans une station-service au quartier Abena, « nous sommes obligés de déposer les bouteilles pendant une semaine. Et c’est par chance qu’on aura les bonbonnes chargées ». Cette dame avoue qu’il y’a une pression qui pèse sur eux. « Certains responsables de l’administration usent de leur pouvoir pour nous faire chanter, qu’on livre à leur proches avant de servir les autres. Pourtant notre objectif principal est de satisfaire tout le monde », confie-t-elle.

Cette pénurie entraîne une perte de travail à certains gérants des points de recharge. Ces gestionnaires sont obligés de renoncer aux petits contrats dans les petits points de recharge. Pour eux, c’est un retour incertain. « Les gaz viennent en petite quantité et il est inutile de passer toute une journée sans revenu. Ça ne nous avantages pas, nous pères de famille » dixit Abdou Yacoub, un gérant. Il ajoute être « si content à l’annonce des autorités, sous prétexte que la raffinerie reprend ses activités et enfin il y’aura des gaz butane. Mais notre espoir est coulé ».

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Livraison par affinité

En effet, les points de recharge sont toujours inondés par la clientèle. D’aucun accusent que la livraison se fait par affinité et non par tour ou ordre d’arrivée.

La population est navrée de cette situation qu’elle endure. C’est le cas de Christian Tatola, un consommateur, « l’affaire de la pénurie de gaz à N’Djamena est comme l’histoire d’amour entre Romeo et Juliette. Depuis qu’on nous dit que tout rentrera en ordre, on va de mal en pis. Ils ont décidément voulu nous faire vivre l’enfer et ils peuvent être fiers parce qu’ils ont réussi. C’est impitoyable ».

Sur le même ordre d’idée, Naissem Alain, l’un des consommateurs rencontrés, se dit être inquiet, non seulement pour lui mais surtout pour ses enfants. « Mes enfants sont obligés de partir à l’école sans prendre le petit déjeuner. Et ça me fond le cœur de les voir ainsi ».

Dans l’attente d’une suite parfaite, les consommateurs espèrent que le Tchad ne connaîtra plus de pénurie de gaz butane après son arrivée…