INFRASTRUCTURES – Les travaux de réhabilitation de l’avenue Taïwan, l’un des axes les plus dégradés de N’Djamena, ont été lancés en plein mois d’octobre. Mais cela ne suffit pas à calmer les usagers, en colère contre le mauvais état du réseau routier.

Des nids de poule vous dites ? Ce sont des nids de Sao”, lance un conducteur de moto-taxi du quartier Ambatta. Le guidon fermement tenu dans les mains et le pied sur le frein, il passe entre les innombrables trous qu’il croise sur sa route. “Bientôt, ce sera du goudron propre“, s’exclame-t-il tout sourire. Depuis octobre, un soulagement se fait sentir chez les clandomen de N’Djamena : l’avenue Taïwan est en réhabilitation. Plus de sept kilomètres de bitume vont être posés.

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Mais faute de budget, l’État ne peut entamer d’autres travaux sur le réseau routier. “Nous sommes conscients de l’état de délabrement des routes du pays. Depuis la chute des cours du prix du baril de pétrole, le ministère n’a pas assez de moyens pour entamer des réhabilitations“, souffle un cadre du ministère des Infrastructures. A l’instar de la dotation du Fond d’entretien routier : celui fonctionne avec à peine 11 millions de francs CFA pour le simple entretien du réseau alors qu’il lui en faudrait le double à en croire l’un de ses membres. Alors qu’en disent les usagers ?

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N’Djonfabé Edouard, moto-taxi

« Nous trouvons que les routes sont trop dégradées notamment le petit point de Chagoua, l’avenue Charles de Gaulle et pleins autres. Les routes où il y a beaucoup de trous causent pleins d’accidents et fatiguent nos engins. Les amortisseurs souffrent. »

Hassan, chauffeur de taxi

« Même si tu cries ou tu essaies d’exprimer ce ras-le-bol, tu n’y arriveras pas. Le régime a tout ficelé au point que la population n’a plus que les yeux pour pleurer. Pour sortir de cet carcan, il faut que le régime change. »

Idjigué Ismadé, enseignant

« La question de l’état des routes incombe en grande partie les autorités communales qui doivent en faire la gestion. Au lieu de se donner à chaque fois pour collecter les taxes, elles feraient mieux d’aménager plutôt les rues et ruelles. Ils ont promis d’arranger les voies, et maintenant on les attend. Il faut qu’il le fasse ! »

Djimhodoum Serge