SOCIÉTÉ – A N’Djamena, les  jeûneurs,  sous l’effet de la chaleur qui monte parfois jusqu’à  450 C, prennent d’assaut le fleuve Chari. Ils y passent quelque fois toute la journée.

De loin, l’endroit ressemble à une plage de l’océan indien. Avant d’y arriver, on traverse un grand espace accidenté, couvert d’herbes uniformes. Par endroit, le rétrécissement du fleuve a laissé des fosses  remplies d’eau. En cette période de l’année, le Chari a la profondeur et même la taille d’une piscine. Pas besoin d’être nageur pour nager ou  traverser.

Pendant le ramadan, l’ambiance au  Chari est différente. Le fleuve sert d’un lieu de refuge pour les jeûneurs. Ils sont de tous les âges et viennent de tous les quartiers de la capitale. La plupart d’entre eux font des  longues distances pour venir uniquement se baigner.

Un groupe de quelques jeunes venus de Diguel s’apprête à rentrer alors qu’il fait déjà 17 heures. Ils ont passé toute la journée dans l’eau. « La chaleur est insupportable au quartier » dit Issa. « On abrège notre souffrance ici » complète son ami.

Juste à côté, un autre groupe venu du quartier Bololo, tous  immergés mais rapidement alertés par le voisin de circonstance. « Ce n’est pas bien de plonger la tête pour un jeûneur, y a un risque que l’eau entre par la bouche, les oreilles ou le nez et ça annule le jeûne » leur conseille-t-il.  

Ph/Joseph/Tchadinfos

Certains jeunes profitent pour faire la lessive ou même laver leurs engins. Ainsi, des centaines de jeunes, en groupe ou seul, occupent la petite surface qui reste du fleuve pendant toute la journée.

A l’approche de l’heure de la rupture du ramadan, chacun enfile ses habits et sacs pour certains. Ensemble, ils vont tous quitter le lieu. Ils vont certainement se retrouver au même lieu le lendemain et ainsi, jusqu’à la fin du ramadan.