Dans la ville de N’Djaména, l’insalubrité va grandissante. Avec cette saison pluvieuse, la situation risque de s’accentuer. Ainsi, ménages, quartiers, voies bitumées, restaurants, débits de boisson, marchés,…sont touchés par la question de l’insalubrité. «L’hygiène est un ensemble de soins apportés au corps pour le maintenir propre. Elle est aussi un ensemble de conditions sanitaires d’un lieu », peut-on lire dans le dictionnaire Larousse. Mais force est de constater que ce principe est loin d’être une réalité dans la ville de N’Djaména. La vitrine de l’Afrique Centrale baigne dans l’insalubrité la plus totale. Comment en est-on arrivé là? Pour beaucoup de personnes, N’Djaména est la plus sale ville du Tchad. Selon un citoyen, «la responsabilité est partagée entre la Mairie et la population». Tous les endroits publics ou privés de la ville de N’Djaména sont touchés par l’insalubrité. Des endroits les plus sensibles comme la chambre à coucher, en passant par les cours, les toilettes, les rues, les quartiers, les marchés, les restaurants, les débits de boisson, le constat est le même: les Tchadiens se réveillent, mangent, boivent et circulent dans l’insalubrité. Pourquoi les N’Djaménois se complaisent-ils dans la merde? Losqu’on sait que Hygiène est égale à santé. A N’Djaména, la première chose qui attire l’attention, lorsqu’on entre dans une concession est cette odeur fétide et nauséabonde de mélange d’urines, d’excréments et d’immondices. Excréments d’enfants tapissant la cour et autres pelons de fruits concentrent, çà et là, des essaims de mouches qui n’hésitent pas à s’attaquer aux plats et aux verres de ceux qui mangent ou boivent dans une indifférence totale des agressions d’odeurs et d’insectes. Un tour dans les toilettes suffira de conclure que l’hygiène est loin d’être pratiquée ici. Lorsque par hasard, on est accueilli dans le salon, là aussi on peut en voir de toutes les couleurs. Tout est poussiéreux et telle, dans une maison non habitée, toiles d’araignée, souris, cafards, chauves-souris, sont visibles partout. Les ordures ménagères, les eaux usées et les eaux de toilettes sont évacuées dans la rue et tout le monde n’y trouve rien à redire, alors qu’il y a un arrêté signé par les autorités municipales interdisant cette pratique. Et, lorsqu’un citoyen essaie de faire la leçon, on lui répond : « chari da ana akouma ma anak », ce qui veut dire « cette rue appartient à l’Etat elle n’est pas la tienne ». Ainsi, la négligence des uns et l’ignorance des autres deviennent une règle. « Comme tout le monde le fait, je le fais aussi », tente de justifier une dame surprise en train de verser de l’eau usée dans la rue. Ce comportement non hygiénique est transposé de la maison aux lieux de travail. La mairie de la ville de N’Djaména et ses concitoyens se rejettent la responsabilité. Pour la population, c’est la Mairie qui ne fait pas son travail. La mairie, quant à elle, dira que la population n’a pas un comportement citoyen. Conclusion, les Tchadiens, autorités et citoyens sont, non seulement, inciviques, mais irresponsables et inconscients. Car, ils mettent leur santé et leur vie en danger en vivant dans une culture d’insalubrité.

La Rédaction

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