N’DJAMENA, 12 mars (Xinhua) — L’Association tchadienne de promotion des droits de l’Homme (ATPDH) a lancé, jeudi dans la capitale tchadienne, un projet visant à favoriser les répercussions du procès de l’ancien dictateur Hissène Habré, poursuivi au Sénégal par un tribunal spécial africain.

Le projet, financé par l’Union européenne, permettra aux victimes des crimes du régime de Habré d’être au coeur du déroulement de son procès, a indiqué Mme Jacqueline Moudeina, président de l’ATPDH, par ailleurs avocate des victimes de Habré.

“Ce projet ne pourra atteindre son objectif que si le jugement de Habré est diffusé, compris et discuté ici au Tchad, par les Tchadiens”, a-t-elle précisé.

Le règne de Habré (entre 1982 et 1990) a été jalonné par de nombreuses exactions (dont 40.000 morts), l’expropriation et la confiscation extrajudiciaire des biens appartenant aux citoyens qualifiés d’ “ennemis” par ledit régime.

L’ancien président tchadien a été inculpé et mis en détention pré ventive, le 3 juillet 2013, pour des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et torture par les juges d’un tribunal spécial siégeant à Dakar, capitale du Sénégal, où il vit il y a près de vingt-quatre ans. Son procès est attendu.

La chambre d’instruction de cette juridiction a ordonné, mi-février 2015, son renvoi devant la chambre d’assises pour son jugement.

Une vingtaine de chefs de la police politique de Habré sont jugés, depuis deux mois, au Tchad pour des chefs d’accusation d’assassinats, tortures, séquestrations, détentions arbitraires, coups et blessures volontaires, cours et blessures mortels et autres actes de barbarie. Le verdict, dans cette procédure interne, est fixé au 25 mars prochain.