Près de 120.000 personnes ont été déplacées par les crues soudaines causées par les fortes pluies qui se sont abattues sur le Tchad au cours du mois d’août.

Au moins 32.000 personnes touchées par les inondations se trouvent à N’Djamena. C’est ce qui ressort de la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’Organisation Internationales pour les Migrations (OIM), rendu public ce 1er septembre.

Les données de la DTM indiquent que 7.122 familles au total ont été touchées. 10 personnes sont mortes dans 07 arrondissements de la capitale tchadienne. De nombreuses victimes, indique la matrice, ont été accueillies par des membres de leurs familles et des amis dans des quartiers moins touchés de la ville.

Néanmoins, beaucoup de ceux dont les maisons ont été détruites ont encore besoin d’un abri et d’une aide d’urgence. « Les inondations ont aggravé la situation déjà difficile de nombreux N’Djamenois, dont les plus vulnérables, cherchent maintenant refuge dans les bâtiments scolaires après avoir perdu non seulement leurs maisons mais aussi leurs moyens de subsistance », a expliqué Anne SCHAEFER, Chef de mission de l’OIM au Tchad.

La matrice rapporte que les crises soudaines n’ont pas seulement touché les N’Djamenois mais aussi les migrants qui vivent et travaillent dans la ville, dont certains attendent de pouvoir rentrer chez eux en raison des restrictions de mobilité imposées par la pandémie de covid-19.« Les dégâts causés par les inondations accentuent non seulement les risques de covid-19 en raison des conditions d’insalubrité, mais également les risques d’épidémie de choléra et de paludisme en raison de la montée des eaux, et des eaux stagnantes dans la ville », ajoute Mme SCHAEFER, de l’OIM.

Construite autour du fleuve Chari, lequel fleuve traverse l’Afrique centrale et alimente 90 % du lac Tchad, N’djamena est sujette aux inondations, en particulier lorsque le fleuve déborde lors des fortes pluies. En 2010, mentionne la matrice, 150.000 personnes ont été touchées et des dizaines d’hectares de terres ont été détruits par les inondations.

L’OIM appelle à une réduction durable des risques de catastrophes et à une approche humanitaire pour porter secours aux populations touchées. Elle demande aussi de renforcer la capacité des acteurs locaux à se préparer à répondre à des catastrophes potentielles à long terme.

NDALET POHOL-GAMO