A N’Djaména, vitrine de l’Afrique les habitants tirent toujours le diable par la queue quand les premières pluies tombent.

Tel un cycle infernal, les N’Djaménois subissent chaque année les assauts des eaux sous l’œil impuissant des autorités en charge de l’assainissement et de l’urbanisation de la ville.

“J’ai été réveillé au petit matin du lundi 02 pas le bruit de mon mur qui s’est écroulé, j’arrangeais encore les briques que mon W.C s’est écroulé sous l’effet de l’infiltration des eaux dans celui-ci. L’eau a occupée toute la rue, et ne sachant plus où aller, elle déverse dans les maisons’’, se lamente Nadjibé jean, un habitant du quartier Atrone, tout en essayant de sauver ce qui reste de la clôture de sa cour. “La seule chambre qui me reste est tombée. je ne sais que faire de mes enfants. On dirait que l’Etat ne se soucie pas sa population’’, renchérit-il. Cette situation contraint la plupart des banlieusards à laisser leurs engins à deux ou quatre roues chez leurs parents au bord des voies bitumées. “Depuis les premières pluies la rue menant vers mon quartier est pratiquement inaccessible aux engins. Ce qui m’oblige à laisser à chaque fois ma moto chez mon grand frère qui habite non loin du goudron. Je patauge plus d’un kilomètre avant d’atteindre mon domicile’’, raconte Elie Boïndo un habitant de Boutalbagar.

D’année en année, les “N’Djaménois’’ des périphéries demeurent d’éternelles victimes d’inondations, mais l’assistance des autorités est toujours nulle jusqu’à la fin des intempéries hormis la distribution de quelques moustiquaires et nattes l’année dernière pour calmer un petit peu les mécontentements des habitants.

Cette indifférence des autorités notamment des autorités communales frustrent les populations au point de regretter les avoir élues. “C’est le moment d’agir pour le maire et son équipe. Ils nous ont promis monts et merveilles pendant les campagnes. Ils nous ont rassuré que les inondations ne seront que des vieux souvenirs, mais ce ne sont que de mensonges. Tous ceux qui prochainement reviendront avec des propos démagogiques auront pour leur compte’’, regrette un groupe de personnes de Gassi marchant dans la boue.

Face à cette situation critique et chronique, les habitants pointent du doigt l’irresponsabilité du gouvernement. “Le vrai problème de N’Djaména est le manque de canalisation pour écouler les eaux de pluies. On fait passer le goudron sans prévoir un caniveau, tel le cas de l’axe double voies-Lina’’, déclare Makiti Jean, jeune ingénieur en travaux public. “De ce fait toutes les eaux de pluie restent dans les quartiers à l’Est de N’Djaména au lieu d’aller dans le Chari. Les collecteurs d’eaux de Chagoua ne peuvent pas les contenir’’, poursuit-il. Ainsi, aussi paradoxale que cela puissent paraitre, les bureaux du maire du 7ème arrondissement de la capitale qui est censé s’occupé de l’assainissement de la commune et le goudron qui passe devant ces bureaux se retrouvent dans l’eau. Cette situation plonge la population de cette commune d’arrondissement dans le désarroi. “Inutile d’appeler les autorités communales à la rescousse lorsque même leur bureau ressemble à un bassin de rétention’’, conclut un sinistré.

Christian Danaï

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