Taille moyenne, corps athlétique, la trentaine, Ngartoloum appelé amicalement Rambo a été d’abord cordonnier dès son arrivée à N’Djamena. Un métier qu’il finit par abandonner au profit du pousse-pousse.

En effet, Rambo trouvait son nouveau métier très bien, vu que ça lui permettait de joindre les deux bouts. Malheureusement, dit-il, l’avènement des mototaxis a tout fait basculer.

« Entre temps, je transportais des bagages de la gare routière au domicile des clients, le service était impeccable. J’étais sollicité par tout le monde. Mais hélas, d’un rien du tout, ce métier noble est en voie de disparition. C’est ainsi que je me suis reconverti en vendeur de sable pour préserver ce métier de pousse-pousse », avoue-t-il en ajoutant que beaucoup de ses frères, ont choisi d’être clandoman ou fonctionnaire à la rue de 40. (Fonctionnaire à la rue de 40/garçon domestique).

Tôt le matin, avant que le soleil ne se lève, Rambo et les autres jeunes de son âge ont déjà pris d’assaut le fleuve Chari.

Torse nu, en culote jeans, Rambo fait une longue plongée et apparait loin du bord du fleuve. Il fait le plein de son panier appelé « panier Deby ». Il le pose sur la tête et engage une longue lutte contre le courant d’eau avant de parvenir à décharger son panier rempli de sable sur le tas.

À la suite de ces va-et-vient, une montagne de sable est constituée et le premier voyage est chargé. Ils s’offrent tous un bain et une courte pause avant d’attaquer la ville en file indienne.

Le pousse-pousse contenant quatre paniers remplis de sable coûte entre 2000 et 4000 FCFA selon la distance. En dehors des frais d’entretien de l’engin et la taxe journalière payée sans reçu aux policiers. Ce boulot génère d’énormes revenus malgré les efforts physiques démesurés que cela nécessite.