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L’argent récolté va servir au financement de la Cité internationale des affaires (Cia) de ce pays d’Afrique centrale.
Alors que les très controversées sanctions de la Commission des marchés financiers du Cameroun (Cmf) défraient encore la chronique, les acteurs du marché financiers eux s’activent pour au moins trois nouvelles émissions obligataires à la Douala stock exchange (Dsx), la bourse des valeurs mobilières de Douala.

De sources généralement bien informées, l’Etat du Tchad va lever 85 milliards de Fcfa dans le compartiment obligataire de la Dsx. Le nom de baptême de cet emprunt obligataire est «Etcd 6% net 2013/2018». La période de souscription s’étend du 29 août au 30 septembre 2013. Le taux du coupon est de 6% net par an, tandis que la maturité est de 5 ans (2013-2018). Le ministre des Finances et du budget du Tchad, en sa qualité de représentant de l’Etat du Tchad, a mandaté le consortium constitué de trois entités pour la conduite de l’opération. Il s’agit de la Scb Cameroun, Prestataire de services et d’investissement (Psi) agrée par la Cmf, Bgfi Bourse, société de bourse agréée par la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) et Ccf Bourse, société de gestion et d’intermédiation agréée par le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (Crepmf) de l’Afrique de l’Ouest. Co-arrangeur et co-chef de file du placement, la Scb Cameroun est chargée de l’introduction des titres à la Dsx suite à la clôture de l’opération. Bgfi bourse s’occupe de l’introduction des titres à la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac), basée à Libreville, au Gabon. Ccf bourse, quant à elle, agit en tant que société conseil de l’émetteur. Les fonds récoltés à l’issue de cette opération vont permettre de financer la construction de la Cia du Tchad à hauteur de 35%. Situé à N’djamena, ce projet est évalué à 240 milliards de Fcfa. Idriss Deby Itno, le président du Tchad, compte sur cet emprunt pour donner un coup de fouet à ce projet qui, une fois à terme 24 mois après son démarrage, va donner une allure de Dubaï à ce pays.
En plus de « Etcd 6% net 2013/2018 », va s’ajouter la 2e tranche de l’émission obligataire de 100 milliards de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac), dont 30 milliards de Fcfa ont déjà été levés. Il est annoncé aussi dans de prochains jours, un emprunt obligataire du Fonds africain de garantie et de coopération économique (Fagace), basé au Benin. Ici, le montant n’est pas encore divulgué. Il y a donc une certaine attractivité dans le compartiment obligataire de la Dsx, qui commence aussi à dessiner une courbe de taux en Afrique centrale en matière de créance. En effet, le Tchad se propose de lever les fonds à 6%. La Bdeac a levé à 5,50%, le Cameroun à 5,60%, la Beac à 3,75%. «Seulement, toute cette attractivité n’est pas annonciatrice d’une dynamique particulière à la Dsx », tempère un expert du marché financier. Pour lui, c’est le marché secondaire qui anime la bourse. « Il faudrait que l’Etat et les entreprises privées s’activent pour céder en bourse leur capital », suggère-t-il. Une lapalissade en réalité. La dynamisation des compartiments des titres de capital aura l’avantage de renforcer la transparence de l’information économique et financière, tout en offrant aux investisseurs de nouveaux instruments financiers. En tout cas, cette succession d’emprunts à la Dsx montre à suffisance que le problème du marché financier de la sous-région est loin d’être celui des bourses. Et si c’était la régulation qui faisait problème ? Les experts du marché financier ont matière à remuer les méninges.

Source: lanouvelleexpression.info