De N’Djamena à Moundou en passant par Guelendeing, Bongor et Kélo, les usagers de ce petit tronçon mènent un combat de titan pour arriver à destination. Rouler sur ledit tronçon, construit il y a une dizaine d’années est un véritable parcours du combattant.

La distance qui sépare  N’Djamena-Bongor-Kélo est presqu’insignifiante, moins de 500 kilomètres. Pourtant, il faut plusieurs heures de route en voiture. Cet axe a causé tant de morts dans les familles tchadiennes. Le cas du ministre de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme est l’un des exemples les plus choquants parmi tant d’autres. Cette semaine encore, un camion à benne a renversé un motocycliste qui s’en est sorti miraculeusement indemne.

Tout au long de cette voie, on observe des élèves qui désertent les cours pour venir remblayer les nids de poules qui jonchent l’axe. Ce travail qui s’inscrit dans le cadre du volontariat, est laissé à la libre appréciation des usagers. Ces derniers, en retour, peuvent leur gratifier quelques pièces de monnaie ou un simple sourire. Pourtant, des milliards de nos francs CFA sont engloutis dans des folklores qui ne sont pas des priorités.

Dans un passé récent, une délégation du ministère des infrastructures, en tournée vers le sud, a fait l’amère expérience de rouler sur ce tronçon. Leur voiture s’est renversée entre Kolobo et Djoumane. Ecœuré, le chef de la délégation que nous avons rencontré, tout furieux s’est demandé ce qu’attendent les chefs de canton mués en députés pour interpeller Younousmi, le ministre en charge des infrastructures.

L’argent collecté dans les péages construits tout au long de cet axe ne sert-il pas à entretenir cette voie ? Cette question que nous avons bien voulue poser aux responsables du Fond d’Entretien Routier a été vaine.