PARIS – Le fondateur de l’Arche de Zoé, Eric Breteau, et sa compagne Emilie Lelouch, condamnés par la justice française pour avoir tenté d’exfiltrer des enfants du Tchad présentés comme des orphelins du Darfour, vont être remis en liberté en attendant leur procès en appel en novembre.

La cour d’appel de Paris a ordonné jeudi leur remise en liberté immédiate. Ils devraient quitter la maison d’arrêt de Fresnes, en région parisienne, dans les prochaines heures.

A l’annonce de la décision, ils ont remercié les magistrats de la cour.

Eric Breteau, 42 ans, et Emilie Lelouch, 37 ans, avaient avec l’association tenté en 2007 d’exfiltrer vers la France 103 enfants présentés comme des orphelins du Darfour, mais selon plusieurs ONG, ces enfants étaient en fait pour la plupart Tchadiens et avaient au moins un parent en vie.

Ils avaient été condamnés le 12 février à trois ans de prison, dont un avec sursis, pour escroquerie, exercice illicite de l’activité d’intermédiaire à l’adoption et tentative d’aide à l’entrée ou au séjour de mineurs en situation irrégulière par le tribunal correctionnel de Paris.

La cour leur a imposé un contrôle judiciaire leur interdisant de quitter la France et d’exercer toute activité humanitaire en lien avec des mineurs. Ils ne s’étaient pas présentés devant le tribunal correctionnel de Paris lors de leur procès, mais étaient venus pour le délibéré.

En vertu du mandat d’arrêt délivré par le tribunal, ils avaient été arrêtés par les gendarmes et incarcérés.

Le couple sera rejugé du 20 au 29 novembre devant la cour d’appel de Paris, avec le logisticien Alain Péligat, condamné à six mois de prison et qui a lui aussi fait appel.

Les trois autres prévenus, condamnés en première instance à des peines de six mois de prison avec sursis à un an de prison avec sursis, n’ont quant à eux pas fait appel.

Tout comme quatre autres bénévoles, Eric Breteau et Emilie Lelouch avaient été condamnés au Tchad à huit ans de travaux forcés pour tentative d’enlèvement d’enfants. La peine avait été commuée en années de prison en France, avant que le président tchadien ne prononce une grâce en leur faveur.

(©AFP / 18 avril 2013 12h08)