Le procureur général des Chambres africaines extraordinaires (CAE), Mbacké Fall, a soutenu jeudi que l’instruction n’a pas trouvé d’éléments pouvant mettre en cause l’actuel président du Tchad, Idriss Déby Itno, dans la procédure en cours contre son prédécesseur Hissène Habré, récemment renvoyé devant un tribunal, a-t-on appris de bonne source jeudi.

M. Habré, président du Tchad entre 1982 et 1990, est en détention préventive dans la capitale sénégalaise. Il est accusé de “crimes de guerre, crimes contre l’ humanité et torture”.

”La procédure judiciaire obéit à des règles biens précises mais ce n’est pas à travers des rumeurs qu’on installe quelqu’un dans une procédure”, a affirmé M. Fall, cité par l’Agence de presse sénégalaise (APS, publique).

Le procureur général répondait à une question sur l’ implication du président Déby dans les faits reprochés à l’ancien président dont il était un proche collaborateur lors d’ un débat public tenu ce jeudi à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (nord).

“Aucun document d’archive n’a été trouvé” contre le président Déby, a ajouté M. Fall soulignant qu’ il faut ”une base légale” pour installer quelqu’un dans une procédure.

Selon lui, “le président Déby pourrait éventuellement être inséré en tant que témoin mais pas en qualité d’ accusé dans la procédure”.

M. Habré vit en exil à Dakar depuis la chute de son régime. Il avait été renversé par l’ actuel président tchadien, Idriss Déby Itno.

En août 2012, le Sénégal a donné son accord au projet de l’Union africaine (UA), pour juger M. Habré devant un tribunal spécial au sein de son système judiciaire sénégalais, présidé par des juges africains nommés par l’ organisation continentale.

Selon une commission d’ enquête tchadienne, le régime de M. Habré a fait plus de 40.000 morts parmi les opposants politiques et parmi certains groupes ethniques.