La marche contre les opérateurs de téléphonie mobile Airtel et Moov Africa ce 22 janvier, a été peu suivie.

Le 19 janvier courant, le Collectif tchadien contre la vie chère, dirigé par Dingamnayal Nely Versinis, avait appelé « tous les consommateurs conscients de ce que ces deux multinationales ( Airtel et Moov Africa) nous font subir », notamment le coût élevé des frais de connexion internet ( 7G à 10.000 par exemple, valable 30 jours),  à sortir ce 22 janvier pour exprimer leur ras-le-bol. L’itinéraire retenu est : le rond-point double voie à l’espace Festafrica.  

Mais, aux premières heures de la journée, un fort diapositif policier est déployé tout le long de ce trajet. Au point de départ de cette marche, l’on observe une quinzaine de véhicules des forces de l’ordre. Parmi les corps, l’Unité spéciale d’intervention de la police (USIP), le Groupement mobile d’intervention de la police (GMIP) et les agents affectés dans les commissariats. A 7 heures, l’heure de départ, aucun manifestant n’est aperçu. Entretemps, les agents déployés font des navettes comme pour dissuader toute velléité de manifester. Dans une vidéo qui nous est parvenue, un groupe de manifestants réitère les propositions du collectif à l’endroit de ces opérateurs : 1 giga à 500 f, 3000 minutes à 3000 f et les SMS illimités à 300 f, valables 1 mois.

Un des organisateurs de cette marche joint par Tchadinfos déplore ce déploiement des forces de l’ordre pour une manifestation « hautement pacifique » et à caractère social. « En ce qui concerne l’autorisation pour la marche, hier quand Versinis et un autre responsable étaient partis au niveau de la police pour demander la suite de la demande, on leur a dit qu’elle n’est toujours pas sortie. Un responsable de police nous a fait savoir que l’autorisation n’est pas accordée donc si les gens sortent, ils vont nous tirer dessus. Cela a été clairement dit ainsi », confie-t-il.  

Notre interlocuteur ajoute qu’ils ne veulent pas d’un affrontement. « On ne veut pas que le sang des Tchadiens coule. Ce n’est pas une revendication politique pour créer des martyrs », justifie-t-il.

Dans son message de fin d’année 2021, le président de la transition, Mahamat Idriss Deby, avait promis une réduction du coût de la connexion Internet au premier trimestre de l’année en cours. Une annonce que notre interlocuteur juge insuffisante. Lui et ses compagnons projettent d’intensifier les actions pour se faire entendre.