Nobo N’Djibo, président du parti Rassemblement du peuple pour l’alternance démocratique (RAPAD) et ex-député du département de Barh Koh, détaille les circonstances du drame de Sandana qui a occasionné 10 morts. Il déplore cette tuerie et demande aux autorités de sévir.  

D’après les sources de l’ex-député du département de Barh Koh, province du Moyen-Chari, tout est parti d’un décès accidentel d’un éleveur. « C’est un habitant qui est parti avec ses enfants, il les a déposés quelque part et puis il revenait. Et comme avant d’entrer dans Sandana, il y a une courbe, il a dérapé, il est tombé et a rendu l’âme. Le commandant de brigade s’est rendu sur le lieu, il a fait un constat et dans son procès-verbal, il aurait dit que le monsieur n’a pas connu un accident mais il serait assassiné par coup de hache de la population. Il y a aussi l’imam de Sandana qui s’est rendu aussi sur le lieu et quand il est revenu, il a dit au chef de village que non, il ne s’agissait pas d’un assassinat. Une autre personne a dit la même chose que l’imam », rapporte l’ex-député Nobo N’Djibo.

Toutefois, les proches du défunt n’étant pas convaincus de cette version, ont semé le trouble à Sandana. «  Il y a un gars qui est venu à bord d’une moto. C’est lui qui est à l’origine du conflit meurtrier survenu à Sandana en 2019. Je ne sais pas comment il a fait pour être libre. Donc il était avec une arme de guerre accompagné de 4 personnes. Et devant le chef de village, il a tiré en l’air. Les gens pris de panique fuyaient vers la brousse. Les autres éleveurs qui étaient aux alentours du lieu ont entendu le crépitement de l’arme. Ils ont commencé à venir vers Sandana. C’est ainsi que tout ce qu’ils trouvaient en brousse, en venant, ils tiraient dessus », raconte Nobo N’Djibo.  Au moins 10 personnes sont mortes.

Les agents de sécurité dépêchés sur place sont en train de faire des patrouilles. « Nous dénonçons cela parce que ce n’est pas du tout bon. A Abéché, récemment, on n’a pas encore essuyé les larmes. Je ne comprends pas que ceux qui commettent ces grandes fautes ne subissent pas la rigueur de la loi pour dissuader les autres. C’est la même famille qui a mis le feu à Sandana en août 2019. C’est déplorable en cette période où on veut aller au dialogue et où on cherche des solutions pour une vie et une paix durable », se désole Nobo N’Djibo.

A noter qu’un confrère, le correspondant de la radio Lotikoh de Sarh, Djaïloramadje Evariste, est parmi les victimes. Dans un communiqué de presse, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) condamne un acte «  barbare »  qui risque de dégénérer en conflit intercommunautaire. Elle exhorte les autorités à poursuivre en justice les responsables des pertes en vies humaines et blessés.