Au Tchad, les populations de la région pétrolière de Doba ne voient pas la couleur des profits liés à l’or noir. Cela fait dix ans que le pétrole est exploité dans la zone et pourtant plusieurs organisations le constatent dans un rapport : cette région du Sud est toujours sous-développée. Une situation qui doit changer pour les habitants.

Les populations de la région du Logone oriental ne comprennent pas que dix ans après le début de l’exploitation du pétrole, Doba la capitale de l’or noir tchadien ressemble toujours à un gros village.

« On a quitté la misère pour arriver à un niveau très dangereux. Allez à Doba et comptez le nombre d’emplois véritables dans tout le Logone oriental. Même la simple débrouillardise est devenue difficile. Ne parlons pas de l’électricité qu’on vous sert suivant des heures convenues pour une toute petite ville comme celle-là. Il n’y a aucune canalisation pour évacuer les eaux usées. Dans les hôpitaux, on n’arrive presque pas à soigner le paludisme. Ça ne va pas. Je n’exagère rien du tout », explique Alain Dolongar, l’un des initiateurs du mouvement de revendication des populations du Logone oriental.

Tout ceci marque l’échec de la politique de redistribution des revenus pétroliers, malmenée par les autorités qui ont parfois confié la gestion des 5% destinés à la région à des personnes qui n’ont rien à y voir. Il faut remettre tout cela à plat et rediscuter sérieusement la gestion des revenus du pétrole du bassin de Doba, appellent les jeunes de la région. En attendant l’Etat tchadien doit financer un plan de développement minimal pour ramener Doba à la pauvreté, estiment-ils, après on envisagera le développement de la région.