Suite à la tentative présumée de déstabilisation au Tchad, la police judiciaire a fait une descente aux domiciles de deux députés d’opposition, Saleh Kebzabo et Gali Gata Ngoté. Selon plusieurs sources au Parlement tchadien, le ministère de la Justice a demandé à l’Assemblée de permettre l’audition par la police judiciaire de quatre députés.

Il y a d’abord Saleh Kebzabo, président de l’UNDR (l’Union nationale pour le développement et le renouveau) et chef de file de la CPDC (Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution). Il n’est pas présent dans le pays, il est au Parlement africain, l’organe consultatif de l’Union africaine. Mais ce mardi matin aux environs de 9h15, le directeur de la police judiciaire et trois commissaires sont passés chez lui sans expliquer le motif. Même chose chez Gali Gata Ngoté, lui aussi député et membre de la CPDC. Lui aussi était absent car il était à l’Assemblée.

Ces deux descentes ont provoqué beaucoup d’inquiétude dans les rangs de l’opposition. Au même moment, le ministère de la Justice déposait une lettre au Parlement pour demander à ce que quatre députés, Saleh Kebzabo, Gali Gata Ngoté, mais aussi Ngarjely Yorongar, le président du parti FAR, l’autre grand parti d’opposition, et l’ancien ministre Routouang Yoma Golom puissent être entendus par la police judiciaire.

Et avant même que la procédure ne soit achevée à l’Assemblée, c’est-à-dire que la conférence des présidents autorise formellement ces auditions, Ngarlejy Yorongar et Gali gata Ngoté ont reçu leurs convocations à se rendre dès que possible à la police Judiciaire.

Au moins sept personnes avaient déjà été arrêtées la semaine dernière, dont deux députés, sans que le Parlement ne soit consulté. Selon une source proche du gouvernement, il y a une volonté de transparence et de suivre la procédure. Il s’agit simplement de vérifier les propos tenus par ceux qui sont soupçonnés d’avoir fomenté la tentative de déstabilisation, à savoir Moussa Tao Mahamat, l’ancien rebelle, déjà sous les verrous.

Il a assuré être en relation avec tous ces politiciens et toujours, selon cette source proche du gouvernement, il s’agit de confronter sa version des faits à ceux qu’il cite, directement ou dans les documents qui ont été saisis par la justice. A savoir donc Saleh Kebzabo, Ngarjely Yorongar, Gali Gata Ngoté et Routouang Yoma Golom. Mais d’autres convocations pourraient suivre

Par ailleurs, le collectif d’avocats qui s’est constitué pour défendre les personnalités arrêtées dans le cadre de cette présumée tentative de déstabilisation vient de déposer une lettre auprès du bureau du procureur de la République, ils protestent contre le maintien en garde à vue de leurs clients malgré l’expiration du délai légal.