Le président de l’Ordre des avocats du Tchad, Me Djerandi Laguerre Dionro, a fait un point-presse, ce jeudi, 21 octobre, au siège dudit Ordre pour dénoncer certains agissements qui mettent à mal le fonctionnement de la justice en cette période de transition.

Ce point-presse, fait ce jeudi, 21 octobre, s’articule autour de trois préoccupations, à savoir : l’accord de Koumra, le projet de décret de nomination des magistrats et l’exécution judiciaire.

Relativement à l’accord dit de Koumra, fait le 15 octobre 2021, concernant la réparation civile, « le Barreau du Tchad se dit indigné par l’initiative et l’aboutissement d’un tel accord qui pourrait avoir pour effet d’encourager la commission d’infractions graves… », déclare le président de l’Ordre des avocats du Tchad, Me Djerandi Laguerre Dionro.  Pour lui, « cet accord ignore totalement l’existence de l’institution judiciaire qui est l’instance habilitée à déterminer la culpabilité en tenant compte de tous les contours, y compris la légitime défense, l’excuse de provocation, les circonstances atténuantes, la faute de la victime… »

Parmi les signataires de cet accord « qui est de nature à ternir l’image de la justice qui est déjà sombre », figure le nom d’un acteur judicaire, notamment un avocat. Ce que l’Ordre des avocats du Tchad trouve consternant. « Aucune raison ne peut justifier un tel accord, soit-il entre communautés, puisque d’aucune manière on ne peut déroger par, de façon particulière aux lois qui intéressent l’ordre public et les bonnes mœurs », martèle Me Djerandi Laguerre Dionro avant de préciser que « cet accord est contraire à l’ordre public, contraire aux valeurs républicaines, contraire aux principes fondamentaux du droit à la justice et à l’idéal de justice pour tous. Il va à l’encontre de la recherche de la cohésion sociale, de la paix et de la sécurité pour tous ».

A relire: Accord de Koumra sur la réparation civile : la gouverneure Diamra Betolngar dément en être “l’actrice”

Connaissant le risque d’un tel accord, « le Barreau du Tchad demande l’annulation pure et simple de ce dangereux accord dit de Koumra et que force reste à la loi et à la justice pour tous », insiste le président de l’Ordre des avocats du Tchad.

Lire aussi : Agression d’un magistrat par un général : le collectif d’avocats dénonce la ”complicité des acteurs judiciaires”

La deuxième préoccupation qui a alimenté ce point-presse est relative au projet de décret de nomination des magistrats qui crée la psychose dans le rang des acteurs judiciaires. « Le Barreau s’interroge sur l’intention derrière un tel agissement de ses auteurs et se dit préoccupé de l’impact que cela pourrait avoir sur les décisions à rendre (… )».

En ce moment où la justice tchadienne est décriée par les Tchadiens, le Barreau du Tchad aussi constate des immixtions de l’exécutif dans l’exécution des décisions de la justice. « Lesquelles immixtions se manifestent par des instructions et correspondances tendant à bloquer les exécutions », s’insurge le bâtonnier Djerandi Laguerre Dionro.

Pour conclure ce point-presse, le président de l’Ordre des avocats du Tchad, appelle « au respect des règles et principes de droit qui gouverne la justice et que l’intérêt général prime en tout ».