Le vendredi, 16 juillet dernier, à quatre jours de la fête de Tabaski, l’Etat déclenchait la paie de ses fonctionnaires. Mais, ils commencent déjà à voir leurs épargnes s’épuiser.

Il reste une vingtaine de jours pour le prochain paiement de salaires des fonctionnaires de l’Etat. Le mois d’août s’annonce donc long et difficile à boucler pour de nombreux agents du service public. Certains, après avoir fêté la Tabaski avec faste, à la faveur d’un virement anticipé des salaires, contractent des prêts auprès des banques et particuliers.

Seïdo Ahmat, enseignant et père de quatre enfants gagne presque 300 mille FCFA par mois, mais est sous crédit. Chaque fin de mois, la banque prélève le quart (¼) de son salaire. «Lorsque que j’ai touché mon salaire de juillet, avec la fête et sans même payer mon loyer, l’argent est parti. Subitement, ma fille tombe malade, je l’amène à l’hôpital, avec l’achat des médicaments il me restait que 10 000 FCFA entre les mains à part quelques stocks à la maison », affirme-t-il. Le lendemain, le bailleur se pointe devant sa porte. « Je suis obligé d’aller voir mon gestionnaire à la banque. J’ai pris une dette de 80 000 FCFA pour régler le loyer qui coûte 70 000 FCFA et il me reste que 10 000 FCFA pour une vingtaine de jours », confie-t-il.

Amos, est dans une situation similaire.” Le salaire est tombé presque dix jours avant la date habituelle. Ça a été un bon geste du gouvernement de permettre aux gens de bien fêter. Mais, j’ai commencé déjà à ressentir les conséquences. Je n’ai plus d’argent, après avoir investi dans l’achat des moutons de la Tabaski et d’autres dépenses. J’ai pu acheter des provisions alimentaires pour la famille, mais en ce moment, c’est l’argent liquide qui me manque. Il faut de l’argent pour pouvoir acheter certains condiments pour le repas. Je suis obligé de répartir déjà voir mon gestionnaire à la banque pour faire un découvert, étant donné que je n’ai pas une ligne”, dit-il.

Amos poursuit qu’il faisait rarement de découvert par le passé, mais ce mois, ”restera exceptionnel dans ma vie, je n’ai rien en ce moment”. Parlant de la banque, ”mon gestionnaire n’a pas encore accepté de me donner un découvert car au niveau de notre banque, il y a des lignes de découvert qui sont ouvertes aux clients. Comme je n’ai pas cette ligne, il va falloir que le chef accepte que je prenne le découvert, juste pour ce mois”. Il espère un allègement de la situation pour éviter le pire. “Il faut vraiment que le salaire tombe autour du 25 du mois pour nous éviter de continuer à nous endetter auprès des boutiquiers et autres”.

De son côté, Badour M. compte également les jours pour le prochain virement de salaire. Les dépenses liées à la fête de Tabaski et quelques provisions alimentaires ont mis ses épargnes au rouge.