Ce jour 18 mai, le nouveau siège de l’ARED (Association pour la récupération des enfants et la défense des droits de l’homme), basé à Koumra dans le Mandoul, a abrité la cérémonie de réinsertion des enfants victimes de la traite ayant bénéficié des formations en couture et mécanique couplée à la dotation en matériels didactiques et fournitures scolaires de 11 écoles communautaires qui accueillent les enfants en détresse.

Pour le coordonnateur de l’ARED, Madjyera Ngar alkoa, il s’agit de 28 enfants dont 3 formés en mécanique d’engins à deux roues et groupe électrogène et 25 en couture. Chacun a eu une machine à coudre et 3 caisses d’outils mécaniques pour leur permettre de s’intégrer dans la vie active, précise Alkoa qui leur a demandé d’être vigilant. Ces outils leur permettront de construire leur nouvelle vie.

S’adressant aux parents, Alkoa les met en garde et les exhorte d’arrêter de vendre les enfants comme des objets.

A l’endroit des présidents des APE (Association des parents d’élèves) des 11 écoles qui accueillent les enfants victimes de la traite et qui ont reçu de dotations en matériels didactiques (chaises, tables-bancs, tableaux, rapporteurs, équerres, cahiers, stylos à bille, craies…), le coordonnateur de l’ARED indique que ces matériels didactiques doivent servir exclusivement dans les écoles pour maintenir les enfants à l’école. C’est un appui qui va en droite ligne de la politique du gouvernement en matière de l’éducation et des droits de l’homme pour laquelle les associations de défense de droits humains ne cessent d’accompagner le gouvernement. Malheureusement, ”certains défenseurs des droits de l’homme sont arrêtés, séquestrés, diabolisé, menacés et intimidés par ceux censés les protéger sans observance des principes fondamentaux de la démocratie”, déplore Madjyera Ngar Alkoa.

Il a informé le secrétaire général de la province que 23 enfants victimes de la traite se trouvent à Biltine et que l’ARED et d’autres partenaires luttent pour les ramener au village. Entretemps, une victime native de Bessada est morte à N’Djamena et une autre de Mayimtoki est récupérée par l’ARED, renchérit-il.

Il a terminé son intervention en remerciant les partenaires techniques et financiers notamment Pain pour le monde, MISEREOR, l’ambassade des États-Unis pour leur appui pour la réinsertion des enfants et la dotation en matériels didactiques des écoles communautaires.

Lançant officiellement la cérémonie, le secrétaire général de la province du Mandoul Oumarou Sanda Makache III, dit que la maltraitance des enfants prend de l’ampleur comme le mariage précoce, les viols, les mutilations génitales féminines, les enfants bouviers et chameliers, les enfants de la rue alors que la rue n’a jamais donné naissance à un enfant. Que ces pratiques cessent et chaque autorité à divers niveaux doit prendre ses responsabilités pour barrer la route à la traite des enfants, instruit-il.

La fin de la cérémonie est marquée par la remise de 25 machines à coudre et 3 caisses d’outils mécanique aux enfants et les matériels didactiques aux parents d’élèves des écoles communautaire qui accueillent ces enfants.