La situation scolaire des enfants démunis au Tchad est déplorable. Souvent abandonnés dans les rues ou difficilement pris en charge par certaines structures sociales, ces enfants ne cessent de broyer le noir pendant que la rentrée se prépare pompeusement par les autorités, mobilisant micros et caméras. Tchadinfos est allé à la rencontre du président du centre Dakouna Espoir, Aleva Ndavogo Jude, pour toucher du doigt cette question.

Cette année scolaire, une cinquantaine d’enfants du centre Dakouna Espoir vont reprendre le chemin de l’école, renseigne Aleva Ndavogo Jude, président-fondateur dudit centre. « A notre niveau, nous avons mis sur pied une initiative d’aide à la scolarisation de chaque enfant à hauteur de 50 000 FCFA. Pour cela, nous comptons sur les ONG et les personnes de bonne volonté. Nous avons également signé des partenariats avec des établissements scolaires qui ont bien voulu réduire de 50 % les frais de scolarité de ces enfants. Le centre envisage envoyer 15 jeunes dans des centres de formation professionnelle. Ce fonds que nous espérons récolter va nous permettre d’acheter des kits scolaires. Dans ce sens, nous aimerions également assister 100 enfants qui ont regagné leurs familles au niveau de N’Djamena », explique le président de Dakouna Espoir.

Aleva Jude, président fondateur de Dakouna Espoir / pH Tchadinfos

Actuellement, dit-il, le centre ne ménage aucun effort pour trouver des partenaires. Déjà, poursuit Aleva, les moyens limités ne permettent pas à Dakouna Espoir d’assurer une bonne visibilité de ses actions. En plus de cela, le centre fait quotidiennement face aux besoins alimentaires de ces enfants, leur prise en charge sanitaire et logistique.

Quelques exemples redonnent le sourire à Ndavogo Jude, lorsqu’il relate le parcours de sa structure. Il s’agit principalement de 5 jeunes sortis du centre qui se prennent maintenant en charge, mais hélas, s’attriste-t-il, l’un d’eux n’est plus. Deux de ces jeunes se trouvent à Kelo, le troisième habite à Moundou et le dernier vit avec sa famille à N’Djamena. Dans la même veine, 20 jeunes aspirent rejoindre l’armée. « Nous ne forçons personne ici. Après les avoir attirés par la danse, on essaye de les écouter afin de les orienter selon leur vocation », se défend le président Aleva.

Dakouna Espoir compte en son sein 63 enfants et jeunes. Depuis sa création, cette association a intégré plus de 200 enfants, venant de différentes régions, dans leurs familles respectives.

Pour rappel, Dakouna Espoir est une association tchadienne humanitaire, créée en 2016 par le groupe de danse Tchado Star pour la protection des enfants. Cette association œuvre pour l’amélioration des conditions de vie et la réinsertion socio-éducative des enfants et jeunes des rues.

NDALET POHOL-GAMO