La protestation des magistrats contre les récurrentes questions d’insécurité impacte le calendrier des audiences.

Jeudi 24 mars. Les salles d’audience du tribunal de grande instance de N’Djamena sont vides. Certaines sont fermées. Les couloirs, autrefois bondés d’avocats, huissiers, magistrats et autres auxiliaires de justice, font place aux gendarmes en faction dans ladite institution.

Les magistrats tchadiens brillent par leur absence. Ils ont décidé de déserter les tribunaux du pays. Un mouvement de grève lancé par le Syndicat des magistrats du Tchad (SMT) et le Syndicat autonome des magistrats du Tchad (SYAMAT) le 21 mars. Une décision prise lors d’une assemblée générale pour protester contre les récurrentes questions d’insécurité en milieu judiciaire en général et celui des magistrats en particulier.  

72 heures après, la protestation joue sur le calendrier des audiences.  Après l’appel à cessation des travaux par les magistrats, le tribunal de grande instance de N’Djamena a sorti une note pour alerter les avocats et justiciables du report de certaines audiences. ’’L’audience publique de la 5e chambre du vendredi 18 mars  du tribunal du travail  et de la sécurité sociale de N’Djamena est renvoyée au bloc au 1er avril”, peut-on lire sur une affiche.

 

Les justiciables ne se bousculent pas au tribunal comme d’habitude

Joint au téléphone, le procureur de la République et président du SMT, Moussa Wade Djibrine indique être conscient de la situation. ’’Quand on ne travaille pas, vous  pensez que cela est en faveur des audiences ?   Dès l’instant que les tribunaux sont hermétiquement fermés les conséquences découlent comme de l’eau’’.

Moussa Wade Djibrine informe qu’un mémorandum qui comprend toutes les revendications des magistrats a été envoyé aux autorités de transition. Les hommes en robe noire réclament la sécurité en milieu judiciaire, que toutes les juridictions soient dotées de nombre suffisant d’agents de sécurité, les auteurs d’agression du magistrat du tribunal de grande instance de la ville de Mao soient arrêtés et poursuivis.

Pour rappel, les magistrats du Tchad ont cessé de travailler depuis le 17 mars suite a une annonce de grève de trois jours. Elle a été suivie par une grève sèche et illimitée annoncé le 21 mars.