La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) s’insurge contre les modalités de réparation civile prises par les autorités coutumières du Mandoul. Dans un communiqué du 19 octobre, elle appelle les autorités à annuler sans délai l’accord signé.

“Comment peut-on moralement cautionner ce genre de « modalités », qui fixent le prix de la vie humaine à 1.500.000 FCFA?”, s’étonne la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH).


Face à la décision des autorités coutumières du Mandoul, la CNDH s’interroge, “si la portée de telles décisions a été un tant soit peu réfléchie, car cela équivaut assurément à délivrer des permis de tuer des êtres humains comme de simples gibiers aux personnes nanties, pour qui ces montants ne sont aucunement excessifs”.

L’institution chargée de la défense des droits humains s’insurge contre cette pratique et appelle les plus hautes autorités à annuler sans délai cette décision, “qui le cas échéant va certainement mettre très vite à mal la cohésion sociale tant recherchée dans notre pays”.

Pour elle, la dia est venue d’ailleurs et a été décriée par le défunt président, Idriss Deby Itno à l’époque. Sous la houlette de Mme le gouverneur (…) la dia “a été ce 15 octobre 2021 officiellement imposée aux autochtones, dont les traditions séculaires ne connaissent pas ce genre de règlement” indique le communiqué. En prenant de telles décisions, la CNDH affirme que Mme le gouverneur “se positionne apparemment au-dessus des institutions et lois de la République”.


Pour rappel, le 15 octobre dernier, les autorités coutumières du Mandoul ont fixé des modalités de réparation civile en cas d’infractions graves. Selon elles, une somme de 1.500.000 FCFA est dorénavant exigible pour tout homicide volontaire, avec paiement d’une « avance de 200.000 FCFA pour les dépenses occasionnées par les obsèques du défunt ». Pour ce qui est des homicides involontaires, c’est-à-dire les « accidents de circulations et divers », le consensus a porté sur une somme de 1.000.000 FCFA et une « avance de 200.000 FCFA à la famille du disparu pour les sacrifices et autres dépenses accessoires aux obsèques ».

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